Le premier Conseil municipal de la rentrée a donné le ton à un automne qui, apparemment, ne sera pas que la saison pendant laquelle tombent les feuilles mais aussi certainement quelques châtaignes …
On aurait pu penser que les démangeaisons et soubresauts de la fin de l’été ( élections du secrétaire général du PS et du président du UMP) avaient calmé les ardeurs des uns et des autres mais apparemment les leaders locaux ont accumulé les énergies pour quelques belles empoignades… heureusement verbales !
Ce fut le cas entre Christian Estrosi et Patrick Allemand lors du Conseil Municipal* de vendredi dernier quand, en préambule de la séance, le maire de Nice se lança dans une allocution passionnée pour attaquer la politique économique gouvernementale et , au passage, se donner un « autosatisfecit » pour la sienne, comparaison oblige.
» Les efforts accomplis par notre collectivité pour soulager le pouvoir d’achat des Français °ou dégager des marges d’investissement sont anéantis par le Gouvernement qui prend des décisions pesant fortement sur les salaires ou qui contraignent les marges d’investissement de la collectivité »
Ces propos étant prononcés dans la salle du Conseil Municipal de Nice et non dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, la pertinence reste à prouver, sauf si l’on considère que tout ce qui se passe sous le soleil est de ressort de chacun de nous.
S’il est vrai qu’en politique tout se tient , il reste l’espoir qu’un future loi interdisant le cumule des mandats fera que chacun des élus ne confondra plus son rôle de maire avec celui du député.
En fait, il est incontestable que certaines mesures°° prise par le maire de Nice depuis son élection en 2008 vont dans la direction d’alléger les coûts et favoriser l’accès des citoyens et …touristes au services publics, et dont on doit se féliciter.
Mais, de là en faire une politique économique de style autochtone rassemble à un exercice de voltige intellectuelle si hardi qu’aucun économiste pourrait le souscrire ( ils est vrai l’économie n’étant pas une science exacte chacun peut affirmer ce que lui semble bien).
Naturellement le ton volontairement accusateur envers la nouvelle majorité parlementaire ne pouvait échapper à Patrick Allemand qu’il se sentit en devoir de répondre sur le même ton:
» Je vous rappelle que en 2007 François Fillon déclara que la France était en faillite. Ce qui n’empêcha pas son gouvernement d’aggraver lourdement le déficit de l’Etat pendant le quinquennat qui en suivit.
De plus, le gel des dotations de l’Etat aux collectivités locales remonte au 2010 et gouvernement Fillon.
Vous parlez de pouvoir d’achat mais la revalorisation du SMIC de 2% et des allocations scolaires de 25% vont dans cette direction même si les contraintes du budget ne permettent pas de faire d’avantage ».
Et pour pas rester là, le leader socialiste niçois a lancé un pavé dans le champ de son rival au sujet des travaux du MAMAC
« Les travaux du MAMAC sont interrompus au grand dam des commerçants et riverains qui font preuve de beaucoup de patience depuis des années. Cette interruption est causée par une rupture dans l’approvisionnement en dalles fabriquées en Chine. Cet aléa de chantier révèle une fois de plus aux niçois la duplicité de Christian Estrosi. A cette occasion, ils découvrent que les dalles qui recouvriront le MAMAC sont fabriquées en Chine. Evidemment le maire ne s’en est pas vanté, lui qui « surinforme » les medias en se faisant le défenseur du patriotisme industriel et du « made in France ». Il est pris la main dans le sac ! ».
La morale ? En politique, la polémique fait partie du quotidien. Le spectacle des «escarmouches» entre les deux est parfois amusant. Mais peut-être une opposition de ligne politique au lieu du choc de personnalités serait-il plus profitables à la vie de la cité.
Finalement, si on passait à autre chose ?
