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22 novembre 2024

Carnets de voyage : Annot ses rues et ses places

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ph04_annot.jpgLa manière la plus pratique de venir dans ce gros bourg est encore le train des Pignes. Le premier train à vapeur la Georgette, après quatre heures de trajet, arriva le 27 juin 1908 de Nice. Il fallut encore attendre 1911 pour que le tunnel de la Colle Saint Michel et le viaduc de la Beïte permettent une liaison directe avec Digne les Bains.

Auparavant, c’était le transbordement avec la diligence des transports Léotardi qui assurait la navette entre les deux tronçons de la voie ferrée. Annot s’ouvrait aux communications, après avoir été isolé au fond de sa vallée entre la Vaïre et la Beïte. Annot avec Entrevaux, étaient des verrous, d’abord de la Provence, puis du royaume de France à la fin du XV° siècle. La cité connaîtra trois expansions de sa ceinture fortifiée.

Au moyen age la rue du Mazel était le lieu où se trouvaient les boucheries avec l’abattage des animaux. C’est dans cette voie étroite qu’est né en 1612 Jean André artiste peintre. La rue Saint Jean était au XII° siècle l’artère principale. Elle partait du portail de la Roubine et menait à l’église Saint Jean Baptiste, premier patron protecteur de la commune. Ce portail de 1182 sera supprimé deux siècles plus tard avec les nouveaux remparts. La tour Saint Martin fit partie de la première ceinture du XII°.

Le XIV° signifie pour Annot un essor important avec l’extension de la ville. La Grand Rue est alors la voie où le commerce et les habitations cossues s’alignent. Il faut attendre le XV° siècle pour avoir un lavoir dédié à Saint Martin. La place de la Gléio, dite aussi place de la communauté était le lieu où à Pâques on élisait pour un an le conseil communal. Sur cette place outre l’église, il y avait la maison commune et un cimetière. La place Notre Dame est dès le XIV° siècle le lieu des réjouissances publiques. Il en est d’autres plus coquines et la rue Capone abritait la maison galante à la même époque.

Au XVI° on érige de nouveaux remparts, le portail de la Tour sera détruit en 1860 après le rattachement des Savoies et du Comté de Nice à la France, éloignant ainsi la frontière avec l’Italie nouvellement unifiée. On mentionnera la maison Rabiers de Villars de Chateauredon, logis hivernal de cette noble famille. Le rez de chaussé servit aux gendarmes du roi, de l’empereur et de la république, ce jusqu’au début des années 1900.

Nous avons parlé de l’église Saint Jean Baptiste, dédiée aussi à Saint Pons, ses fondations datent de 1010, jusqu’au XVI° siècle, elle sera agrandie, son clocher avec les quatre évangélistes servira de tour de guet. La chapelle des pénitents blancs, Notre Dame de la Miséricorde, se trouve très proche. On peut y admirer un rétablie de François Mimault de 1641. Le chemin d’Argentoun serait l’ancienne voie romaine. On découvre également des moulins à farine et à huile, les noyers étaient abondants au XIX° siècle.

Ce sont trois places qui marquèrent l’histoire d’Annot : celle des Moulins avec sa scierie de la famille Genty, des teintureries et des drapiers, elle était très industrieuse jusqu’à la fin de la 1° guerre mondiale. Celle du Coulet, ou petite collines, on y trouvait les granges et les écuries jusqu’à 1914. Enfin celle du Grando dou Marcat ou du marché. En 1388 la reine Marie avait accordé le privilège des marchés francs d’impôts. Annot eut également des Magnaneries dès le XVI° siècle. Il y avait également des tuileries où se fabriquaient tuiles et ustensiles de cuisine. On a cité Jean André artiste du XVII°, Annot eut d’autres fils célèbre dont :Jacques Verdolin, avocat, notaire et édile (1738-1793) lequel siégea aux Etats Généraux, refusa la mort de Louis XVI, défendit la langue provençale et contribua à la rédaction de la déclaration des droits de l’homme.

Nous évoquerons pour terminer François Barra, poète, musicien et luthier qui anima pendant près de vingt ans les fêtes de sa commune, homme discret et modeste, un peu original avec ce tympan dessiné par lui sur sa maison, il s’effaça, un peu comme le Martin de Brassens entre noël et le jour de l’an en 1976.

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