Aujourd’hui les inscrits socialistes iront aux urnes pour voter la motion qui élira jeudi prochain18 octobre le premier Secrétaire de leur parti.
Successivement, au cours du congrès qui se teindra à Toulouse du 26 au 28 octobre, seront élues les instances dirigeantes et débattues les orientations politiques. Sans surprise, la motion 1 devrait arriver largement en tête et déboucher sur l’élection le jeudi suivant de Harlem Désir à la tête du PS même s’il est possible qu’il ne soit pas le seul candidat.
Il sera intéressant de constater le score des autres motions pour mieux comprendre le poids des forces internes dans celle qu’on appelle… la nébuleuse socialiste.
Ceci au niveau national. Mais ici dans la région niçoise ?
Après le congrès de Reims de l’automne 2008 qui avait laissé un PS coupé en deux et des militants déboussolés, le congrès de Toulouse s’annonce nettement plus calme pour le PS.
Il faut dire qu’entre-temps, les protagonistes de Reims se sont rabibochés, ont travaillé ensemble pour organiser des primaires citoyennes inédites et reconquérir l’Elysée. Or, l’exercice du pouvoir par le Parti socialiste n’a jamais coïncidé avec des grosses controverses doctrinales.
Ce sont pourtant pas moins de cinq motions qui se présenteront au suffrage des militants (seulement une de moins qu’il y a quatre ans). Mais cette fois, les débats sont nettement plus feutrés et marqués par un soutien unanime à François Hollande et à son gouvernement. L’heure est à la nuance plutôt qu’à la franche opposition.
C’est dans la motion 1 que l’on retrouve tous les ministres socialistes et le plus gros des bataillons de parlementaires, d’élus locaux et de cadres fédéraux. Les Alpes-Maritimes ne font pas exception à cette tendance. Autour du leader départemental Patrick Allemand se regrouperont les élus les plus emblématiques, notamment Marc Daunis, Paul Cuturello, Marc Concas et Pascale Gérard. Cette motion prône un besoin d’unité autour du gouvernement, une cohérence politique basée sur une stratégie de redressement dans la justice sociale et la poursuite de la rénovation du parti.
C’est autour de ce thème de la rénovation que s’est construite la motion 2 dont le mandataire départemental est Christian Garnier secrétaire de la section du 9ème canton de Nice, qui réclame un pouvoir accru des militants au sien d’un parti dominé par les élus grâce aux succès de ces dernières années aux élections municipales, cantonales, régionales puis législatives. La motion 1 rétorque que jamais le parti n’avait fait autant pour la rénovation que ces dernières années avec la parité, les primaires citoyennes et le non-cumul pour les parlementaires nationalement, et localement avec la montée en puissance d’une génération de trentenaires autour de Xavier Garcia, porte-parole du PS 06, Yann Librati, Anne-Julie Clary, Emeric Lavitola ou encore Fouzia Ayoub.
La motion 3 rassemble la frange de la gauche du parti qui a refusé de suivre dans la motion 1 Benoit Hamon et Henri Emmanuelli. Cette motion prône avant tout une opposition résolue au traité budgétaire européen et une stratégie de redistribution plus offensive du gouvernement, notamment sur le SMIC et la taxation des capitaux. Localement elle est représentée par Roy Cusak, secrétaire de la section de Saint-Vallier.
La motion 4 est l’alliance la plus mystérieuse. Incarnée nationalement par la caution morale de Stéphane Hessel, elle regroupe dans les départements bon nombre d’anciens supporters de Ségolène Royal, elle-même signataire de la motion 1, sans que l’on sache trop pourquoi tant le projet économique et la semaine de 32h de travail portés par Pierre Larrouturou et le collectif Roosevelt 2012 ne cadrent pas avec les positions de l’ancienne candidate à la présidentielle qui n’a jamais montré un enthousiasme débordant pour les 35h et la réduction du temps de travail. Dans le département, c’est Véronique Lacoste, secrétaire de la section de Roquefort les Pins et « ségoléniste » inconditionnelle qui en est la mandataire.
La motion 5 intitulée « Toulouse mon congrès » se rapproche de la motion 2 en prônant un rajeunissement et plus de démocratie et de débats dans le parti. Composée en grande partie de jeunes militants, elle reste assez confidentielle. Dans plusieurs départements, notamment les Alpes-Maritimes, elle n’a pas de représentant.
