(ndlr) Ce soir le Gym reçoit Saint-Etienne pour un match à trois points. Malgré des belles dispositions de jeu, le niçois pointent à un classement qui frôle toujours avec la zone rouge de la descente. Donc une victoire s’impose contre un adversaire qui traverse un bon moment. Pour la confirmation de la valeur de l’équipe, pour le classement et, finalement, pour le moral.
Mais l’optimisme est de rigueur comme le montre si bien cette contribution de Xavier Garcia.
D’un point de vue arithmétique, cet adage du Guépard de Lampedusa pourrait résumer le début de saison de l’OGC Nice version Claude Puel. Mais le jeu déployé et l’adaptation des nouvelles recrues laissent augurer aux supporters des lendemains qui chantent.
Si on calculait la moyenne du classement de l’OGC Nice depuis le départ de Frédéric Antonetti en 2009, on obtiendrait sûrement un chiffre proche de la 16ème place actuellement occupée par le Gym. Pourtant cette année, parmi les supporters comme au club, la fébrilité habituelle a laissé place à un petit vent d’optimisme.
La marque Puel
Que Claude Puel soit capable d’imprimer un style de jeu, nul n’en doutait. Champion de France en 2000 pour le dernier titre monégasque et architecte du projet lillois, son crédit de bâtisseur n’a pas été épuisé par trois années lyonnaises tourmentées, au niveau des résultats comme de ses relations à l’intérieur du club. La surprise vient de la rapidité avec laquelle le collectif s’est adapté à son projet de jeu, que l’on n’attendait pas non plus si offensif.
Précédé d’une réputation d’entraineur rigide et défensif, Puel a au contraire mené son effectif avec souplesse (en témoigne sa gestion du cas Anin) et a mis en place un jeu de passes porté vers l’avant qui a eu pour corollaire une certaine fragilité défensive. Souvent dominateurs, y compris contre des grosses écuries, les Niçois ont concédé des buts plus qu’évitables qui les privent de 3 ou 4 points supplémentaires plus conformes à leur niveau de jeu.
Si Civelli continue de tenir la baraque et si Kolodziejdzak s’est plutôt bien adapté, Delle n’a pas encore fait la preuve qu’il était meilleur qu’Ospina, Pejcinovic n’est pas revenu à son meilleur niveau et l’absence d’arrière-droit de métier dans l’effectif se fait trop souvent sentir. La défense nécessitera donc encore quelques réglages alors qu’elle avait été le point fort de l’équipe ces trois dernières années, y compris offensivement puisque le Gym était sans doute la seule équipe au monde où les défenseurs marquaient plus de buts que les attaquants !
Cvitanitch, buteur providentiel ?
Si Nice s’est relâché défensivement, c’est aussi peut-être parce que les buts encaissés ne sont plus comme l’an dernier quasi systématiquement synonyme de défaite en raison d’une attaque tétraplégique. L’animation offensive a en effet été la satisfaction de ce début de saison, notamment lors de la double confrontation avec Brest (8 buts marqués). Alors que des jeunes prometteurs (Bosetti et Bahoken) sont en train d’éclore et que Meriem a amorcé une improbable résurrection, les nouvelles recrues ont incontestablement apporté un plus. Bauthéac a presque fait oublier Mounier, Pied monte en puissance et Eysseric n’était pas attendu si vite à ce niveau compte tenu de ses 20 ans.
Surtout, Nice tient peut-être enfin le buteur attendu depuis le départ de Baky Koné en 2008. Par ses appels, sa présence physique et son efficacité (4 buts lors des 3 derniers matchs), l’Argentin Dario Cvitanitch a montré tout ce qu’il manquait à ses désespérants prédécesseurs au centre de l’attaque.
Les esprits chagrins vous diront que les Rouge et Noir n’ont pour l’instant remporté qu’un seul match de championnat. C’est vrai, mais les promesses entrevues ont instillé le rêve de lendemains qui chantent. Et compte tenu de la triste condition du supporter niçois, le droit de rêver, c’est déjà beaucoup.
par Xavier Garcia