La question de l’Islam en France est un phénomène circonstanciel. Tout cela est le résultat d’une ignorance globale de ce qu’est l’islam, et cette méconnaissance alimente la peur et le désamour de cette religion.
Si certains ont découvert cette religion à travers le voyage, au contact des musulmans eux-mêmes, la grande majorité tient l’islam pour une idéologie obscure similaire au communisme, au fascisme ou au nazisme.
En réalité, ils n’ont aucune connaissance intime de l’islam, de sa structure, et surtout de sa dimension.La religion musulmane est surtout mal comprise. Mais rien de plus « normal » dans une France laïque, où la laïcité qui craint pour son espace a besoin de s’affirmer. Le discours religieux est de fait perçu comme trop excessif.
L’islam est-il devenu, comme l’affirme le président du Conseil français du culte musulman, Mohammed Mouun, un sujet politique ? Ça l’a toujours été. L’islam n’a jamais été autre chose en France qu’un sujet politique, parce qu’il a été assimilé à une population immigrée à qui il fallait offrir un emploi, un toit, une sécurité.
Comment les musulmans vivent-ils cette situation ? Pour la très grande majorité, ils sont effarés et sont souvent dépassés par la disproportion que prend chaque affaire liée à leur religion.
Qui sont les ennemis de l’islam ? Une infime partie des musulmans eux-mêmes qui soufflent sur les braises. Des extrémistes qui veulent imposer leur vision de l’islam, un islam fantasmé et schizophrène qui n’est pas la réalité.
Il y aussi des lobbies et mouvements politiques qui vivent de l’antagonisme des religions. Presque partout en Europe, les formations d’extrême droite prospèrent sur le thème « de l’islamisation de l’Europe ».
Nous avons malheureusement affaire à des mécaniques d’ensemble, difficiles à débloquer. À cette difficulté il faut ajouter la crainte globale d’ordre sécuritaire au sens large : la sécurité alimentaire, de l’emploi, la situation géopolitique.
Notre société est tissée de niches d’insécurité qui fragilisent le pays : L’islam en est le fantasme idéal.