Cette cité dont le nom d’origine Celte : Dulzana, fut une importante ville fortifiée et ce dès le XI° siècle. Dolceacqua se divise en deux parties, séparées par un petit torrent la Nervia. Le côté fortifié dit la Terra sur la rive gauche et le Borgo situé sur la rive droite. Un pont médiéval, le ponte vecchio du XV° les reliant l’une à l’autre, il sera immortalisé en 1884 par Monnet.
Ce territoire fut le fief des Comtes de Vintimille avant d’être acheté par Oberto Doria en 1270. Le château n’est alors qu’une simple tour circulaire. Un donjon est construit en 1400. Un siècle plus tard Stéfano Doria (1527-1580) en fait un palais en 1565. Ce prince fut à la fois un brillant administrateur et un esthète épris de l’esprit de la Renaissance. Il fut chevalier de l’ordre de saint Jacques de Compostelle, une fontaine surmontée de la coquille, rappelle ce prince.
Cette puissante famille Génoise va étendre ses possessions sur les villages alentours : Apricale, Isolabona et Périnaldo. En 1559 les Doria acquièrent Rocchetta Nervina. En 1634 lors de la guerre entre Gènes et le Piémont, après la soumission des Doria aux Piémontais, leur fief devient un marquisat, lequel est désormais liée au destin de la maison de Savoie. En 1746 le château est endommagé lors de la guerre de succession d’Autriche. Les Doria reviennent trois ans plus tard et s’installent dans un palais proche de l’église.
C’est ici que séjourneront Napoléon et Masséna. Ce village, nous sommes en Italie, possède plusieurs églises et chapelles. Nous citerons pèle mêle : l’oratoire saint Philippe Néri de style baroque, l’église saint Antoine de 1471 où l’on peut admirer un Brea représentant sainte Dévote, l’église saint Georges avec le tombeau des Doria, d’origine romane, Cette dernière du XI° fut agrandie au cours des siècles, l’oratoire de saint Sébastien et la chapelle saint Michel. L’ancienne citadelle défendait la route du sel partant de Vintimille et rejoignant la vallée de la Roya puis le Piémont, a conservé les traces de son ancien rôle militaire avec la porte du château et celle de Luca, lesquelles défendaient l’accès à la ville fortifiée.
Dolceacqua c’est aussi un cru vinicole réputé le Rossese et l’oléiculture. Ayant terminé avec le vin, ce que Rabelais considérait comme le refrain de tout bon repas, on signalera la réputation des lieux par les amoureux du bien manger. Ce fief fut aussi lié au Comté de Nice, séparé de celui-ci après 1860. Certains ont comparé cette citadelle avec Entrevaux, il faut reconnaître certaines similitudes dans le rôle et la configuration des deux anciennes forteresses.
Thierry Jan
