Les 22-23 novembre se tiendra a Bruxelles une réunion extraordinaire du Conseil européen° pour parvenir à un accord sur le cadre financier pluriannuel 2014–2020 sur la base du projet présenté par le président du Conseil européen en coopération étroite avec la présidence chypriote et le président de la Commission.
On peut déjà imaginer les difficultés pour arriver à un compromis entre les différentes orientations exprimées par les pays membres, chacun voulant tirer le maximum de profit des orientations et financements communautaires.
La crise économique et sociale est là pour rappeler les difficultés pour les populations, les gouvernants cherchant par tous les moyens à enrayer ce déclin qui est à la fois réel et psychologique.
Mais l’analyse est-elle toujours la bonne ?
Au Moyen-âge comme aujourd’hui, les crises sont propices à l’éclosion de mythes en tout genre. Tout comme la peste était attribuée aux Juifs, les malheurs du monde seraient le fait de l’Europe et de la monnaie unique.
Du Moyen-Age, de cette époque où l’Europe fut dévastée par la peste noire, nous n’avons pas seulement appris à mieux nous laver les mains. Nos ancêtres nous ont également “inspirés” en matière de gestion de crise : dans les périodes de crise, la société ne cherche pas les causes du mal mais plutôt des (faux) coupables.
Les vraies causes, les faits, les arguments sérieux importent bien moins que ceux auxquels la majorité est décidée à croire.
Les Juifs étaient-ils responsables de la peste ? L’euro peut-il être le fautif dans la crise que nous traversons ? Peut-on penser qu’à l’époque de la science et des faits, nous avons laissé loin derrière nous le temps des mythes ?
Premièrement, le mythe selon lequel l’Europe est en déclin apparaît très facile à accepter. Mais, si l’on regarde l’évolution de l’Europe depuis 2000, on constate que sa part dans la production mondiale est restée stable à environ 30%, tandis que celle des États-Unis est passée de 31 à 23%.
Le PIB quant à lui, un autre indicateur très suivi par les analystes, a augmenté de près de 2% par an au cours des 20 dernières années. Les Européens ont inventé une sorte de “machine de la convergence”: lorsqu’ils entrent dans l’Union européenne, les Etats les plus pauvres renforcent leur poids économique et rattrapent les plus riches grâce aux échanges commerciaux régionaux.
Un autre mythe est celui selon lequel les gouvernements des États européens, dont le modèle repose sur la protection sociale, dépensent une part de leur PIB d’environ 10% supérieur à ce que dépensent les Etats situés en dehors de l’UE.
Le fait est, aussi, que les pays européens sont aujourd’hui beaucoup plus avancés que par le passé. Les Français, par exemple, travaillent dans leur vie 9 ans de moins que dans les années 1960 et ont gagné 6 ans d’espérance de vie. Que choisir?
Bien sûr, il y a le revers de la médaille, il fait discipliner les gens à ne pas abuser du système pour pouvoir le maintenir.
Nous avons déjà pu vérifier par le passé (l’Allemagne à l’occasion de sa réunification, par exemple) qu’il était possible de surmonter une crise.
Pour faire cela il faut une vision et la capacité de mettre en place une politique de long terme axée sur la solidarité.
Pour expliquer le concept on utilise une métaphore, celle d’un navire sur lequel nous sommes tous voyager ensemble vers la même destination et dans laquelle tous potentiellement pourrait s’enfoncer.
Dans le passé, cette métaphore est invoqué, en référence à la civilisation européenne, par Søren Kierkegaard, qui a dit que normalement à bord d’un navire, il ya un capitaine et un cuisinier. Le capitaine est sur le pont et le cuisinier dans la cuisine.
En ces temps – selon les mots de Kierkegaard – le cuisinier a pris les devants et donner des ordres, c’est pourquoi nous savons ce que nous mangerons demain, mais nous n’avons aucune idée de la direction dans laquelle nous naviguons.
Pour en finir, est-il de trop de faire preuve d’optimisme ? Certes il pleut dehors, mais il existent les imperméable et en l’occurrence les parapluies !
