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24 novembre 2024

Robert Farcy, le Monsieur propre de Nice.

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Robert Farcy, conseiller municipal et adjoint délégué à la propreté urbaine à Nice accepte de répondre aux questions de Nice-première.


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Robert Farcy, adjoint au maire se prête au jeu des questions/réponses pour Nice-premiere. En toute franchise, il parle des problèmes liées à la propreté à Nice mais aussi de ses projets, de son avenir politique et de la ville en général.

A 57 ans, l’homme se donne à fond pour améliorer sa ville. Disponible, proche de ses ouvriers et engagé politiquement, Robert Farcy fait un travail remarquable à la tête du service du Nettoiement de la ville de Nice.

Nice-première : Tout d’abord, quel est le rôle de la Direction du Service du Nettoiement de la ville de Nice ?

Robert Farcy : Elle s’occupe du nettoyage des plages, de l’eau de mer et des cours d’eau (Paillon), mais aussi de toutes les rues de Nice et des « grands boulevards » (Jean Médecin, zone piétonne, Promenade des Anglais…) qui sont lavés et nettoyés par des agents municipaux. Nous surveillons également les tunnels et les bâtiments tagués et signalons les désagréments à des sociétés privées qui s’occupent du nettoyage. Le rammassage des corbeilles et le balayage sont à la responsabilité des territoires et celui des ordures ménagères et des objets encombrants appartient à la CANCA.

farcipoubelle.jpg N.P : Quels sont les effectifs d’un service aussi important que le nettoiement ?

R.F : Il y a 420 agents en tout, répartis suivant les secteurs et les périodes de l’année : 50 chauffeurs, 120 laveurs, 12 à 25 personnes chargées de nettoyer les plages suivant la saison…
Nous disposons de 20 motocrottes (16 agents), 19 balayeuses-aspiratrices, 15 laveuses automatiques, 6 fourgons haute-pression (14 agents).

N.P : Une fois de plus cet été, le constat sur la propreté des plages s’est révélé iquiétant. Que faites-vous pour lutter contre l’insalubrité des plages niçoises durant l’été ?

R.F : Nous doublons les agents de nettoyage pendant l’été. Cette année, la qualité de l’eau a été bonne. Mais nous avons toujours le même problème : le courant ligure qui vient d’Italie amène des détritus sur les plages, et puis nous sommes dans une période de perturbation atmosphérique avec des marrées d’équinoxe… En fin de compte, on ne peut pas faire grand chose pour enrayer le problème puisqu’il est naturel. Pour ce qui est des gens qui abîment les plages volontairement, nous avons eu trois week-end difficiles où les plages ont été souillées. Il y a malheureusement une montée d’incivisme dans la ville. On a souvent affaire à des gens peu attachés aux valeurs fondamentales. Nous augmentons les effectifs pour réparer les dégâts mais on ne peut pas non plus mettre tout le monde au nettoyage des plages…

farcichien.jpg N.P : Les déjections canines sont un véritable fléau pour la ville. Comment tentez-vous de remédier à cela ?

R.F : Evidemment, c’est un fléau pour toutes les villes, notamment à Nice où l’on compte plus de personnes âgés et donc plus d’animaux de compagnie. Les motocrottes sont au service des territoires et passent régulièrement dans la ville, mais elles ne peuvent pas assurer un nettoyage quotidien. C’est pourquoi on demande un peu plus de civisme et de respect aux propriétaires de chiens.

N.P : Ne pensez-vous que la police devrait distribuer des amendes aux propriétaires de chiens puisqu’elle est habilité à le faire et qu’elle ne le fait pratiquement jamais ?

R.F : C’est vrai. Il y a quelque chose à faire, une politique à développer pour lutter contre les déjections canines. Mais là encore, la police semble avoir un problème d’effectif. Quand on sait que dans une ville comme Cannes, il y a deux fois plus de policiers affectés à l’environnement qu’à Nice…

N.P : Les travaux du tramway posent-ils problèmes aux agents de nettoiement ?

R.F : Oui, forcément. On ne peut pas bien nettoyer des endroits comme l’avenue de la République, complétement chamboulée par les travaux : barrières, sable, cailloux, pas de goudron… autant d’obstacles au bon déroulement des opérations. Il faut également savoir que nous ne pouvons pas nettoyer à l’intérieur des chantiers du tramway pour des raisons de sécurité et que certaines personnes y jettent leurs ordures ménagères, ce qui rend la ville encore plus sale.

vnpoubelle-2.jpg N.P : Le Vieux-Nice se transforme souvent à la tombée de la nuit en un lieu insalubre, comment expliquez-vous cela ?

R.F : Le Vieux-Nice est le coeur de la ville. C’est aussi le lieu le plus touristique avec une concentration énorme de personnes dans un petit périmètre. Les ruelles sont lavées quotidiennement de 3h à 7h. A 9h, c’est toute la ville qui est propre mais à partir de là ça se dégrade d’heure en heure. Dans le Vieux-Nice, on doit faire face à des problèmes majeurs : il n’y a pas de place pour les contenaires, les rues sont étroites, on trouve de petits escaliers, il n’y a pas de halls… le nettoyage est donc plus difficile qu’ailleurs.

L’indiscipline de certains se remarque d’autant plus dans ces conditions. La saleté, tout le monde la voit ; la propreté ne se voit pas…

Depuis une semaine, j’ai d’ailleurs commencé un tour du Vieux-Nice avec Hubert Boivin pour rencontrer les restaurateurs et gérants de pubs afin de trouver une solution et remédier aux différents problèmes dans le Vieux-Nice.

N.P : Question plus politique : agissez-vous en totale liberté ou subissez-vous des pressions de M. le Maire et son entourage politique ?

R.F : Je n’ai pas d’instruction particulière de M. le Maire. Je suis libre d’agir comme bon me semble. Mais il y a une autre contrainte : celle des marchés publics… Prenons un exemple simple mais révélateur : j’ai demandé des nouveaux véhicules à mon arrivée au service du nettoiement (octobre 2004) et je ne les ai toujours pas. Le processus est plus long et difficile que pour une entreprise privée et c’est bien dommage.

N.P : Quelques mots sur M. le Maire…

R.F : Jacques Peyrat est un homme honnête qui se donne à fond et gère bien la ville. C’est indicutable. Il a engagé de grands travaux : le tramway, le dédoublement de la voie Mathis, le conservatoire de musique. Ces aménagements rendront la ville bien plus agréable.

N.P : A titre personnel, quels sont vos projets pour la suite ?

R.F : Je me sens bien au nettoiement et je compte continuer jusqu’à la fin de mon mandat. Dans ce service, les gens ont l’amour de leur métier et je leur rend hommage. Je vais essayer d’apporter mon expérience de chef d’entreprise du privé dans le secteur public. Pour ce qui est de mon avenir en politique, je compte me présenter pour les élections cantonales. J’ai toujours été engagé politiquement et j’ai envie de faire avancer les choses, aller dans le bon sens ; et non pas faire de la politique pour la gloire et les honneurs.

N.P : Pour finir, quelques mots sur la ville de Nice et sur ce qu’elle vous évoque ?

R.F : Nice est une belle ville dans une région magnifique. C’est un petit paradis : on a la mer, la montagne. Je suis né à Menton mais j’habite ici depuis ma petite enfance. Je suis niçois de coeur et fier d’être ici. Il faut conserver cette belle ville et c’est l’affaire de tous. Certaines valeurs se sont malheureusement envollées. Une chose est sûre : j’aime ma ville et je souhaite qu’elle soit propre et que tout le monde soit heureux d’y vivre.

Propos recueillis par Sebastien Spitaleri.

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