Ce dimanche, les 15 481 adhérents UMP des Alpes-maritimes° pourront enfin voter pour choisir le nouveau Président du Parti tout comme ils auront à se prononcer en faveur d’une des six motions déposées par les différents courants°°, et pour une charte des valeurs qui devraient orienter sa ligne politique future.
On sait que les deux candidats en compétition sont Jean-François Copé et François Fillon et qu’ils se disputent, depuis plusieurs semaines, le vote des militants dans un combat d’idées mais surtout d’organisation de consensus électoral, dans un esprit que leur saint patron (Saint-François) aurait du mal à reconnaître comme le produit de son inspiration et de son enseignement : L’amour mutuel et le respect…
Bien évidemment, la victoire de l’un ou de l’autre aura également des conséquences au niveau local : Si le partisan de la « droite décomplexée » l’emportait, Michèle Tabarot, deviendrait la numéro 2 du parti alors que dans l’autre option qui semble se dessiner, François Fillon aura à ses côtés Eric Ciotti qui occupera le poste de numéro 3.
Il est facile d’imaginer que tout cela ne sera pas sans retombées, à ce jour encore imprévisibles, dans l’équilibre du pouvoir local compte tenu de l’impact de ce parti dans les Alpes-Maritimes. Le tout avec en ligne de mire les élections municipales de 2014 et les cantonales et régionales de 2015… et les choix des investitures qui vont de mise !
Jean-François Copé et François Fillon se disputent la présidence du mouvement, eux aussi, l’œil déjà rivé sur la prochaine échéance présidentielle. D’après les sondages, François Fillon possèderait initialement une avance chez les parlementaires et chez les sympathisants. Par contre, Jean-François Copé, qui a géré le parti pendant les deux dernières années, se présente comme le candidat des militants.
Qui aura raison ce dimanche soir après le vote ?
Quel que soit le résultat, le nouveau président aura la lourde tâche de relancer un parti qui a perdu une élection présidentielle et une législative et,doit-on le rappeler ?, n’a pas gagné une élection locale depuis 2004.
Donc, l’UMP se doit de réussir sa transformation de parti-état en parti d’opposition, exercice qui ne s’annonce pas facile quand on sait que Jean-Louis Borloo s’emploie à rassembler le centre-droit au sein de l’Union des Démocrates et Indépendants, avec l’ambition affichée de contester à l’UMP sa suprématie et que, de son côté, le FN version mariniste maintient sans la réduire, bien au contraire, la pression sur des thématiques et des propositions de la droite la plus populiste, ayant comme effet d’accélérer les phénomènes de porosité des idées et des électorats (la moitié des adhérents souhaitant des accords entre l’UMP et le Front national pour les prochaines élections.)
Dans le futur, l’UMP devra donc inventer une politique de droite efficace et convaincante, ce qu’il n’a pas su faire lors la dernière décennie quand il a eu le pouvoir mais aussi faire la longue liste des handicaps structurels non résolus dont souffrent la France et les français empêchant une adaptation de fait à la mondialisation.
La campagne électorale interne au parti était l’occasion de faire des propositions plus concrètes. Malheureusement, ça aura été une occasion perdue parce que ce n’est pas en critiquant tout azimut le président Hollande et en jouant sur le thème sécuritaire comme le racisme anti-blanc qu’on propose un projet politique qui pourra gagner en 2017 !
Verdict des urnes ce soir, à l’heure de l’apéro…