Plus de 24 heures après la fermeture des 650 bureaux de vote, et à l’issue de longues heures de délibérations, la commission interne à l’UMP chargée de l’organisation du scrutin (Cocoe) a finalement désigné Jean-François Copé président de l’UMP, par 98 voix d’avance sur François Fillon.
Si la fonction de la démocratie est de « faire société », comme dit l’historien Pierre Ronsevallon, et le suffrage universel en est l’expression la plus avancée (même si dans ce cas on doit parler de membres d’un parti), ce premier grand exercice de démocratie interne de l’UMP, dix ans après sa création, a été un véritable raté dont on gardera le souvenir pendant longtemps.
L’élection du président de l’UMP a été un cafouillage qui a tourné à la farce parce que le comportement des deux camps n’a pas été à la hauteur de la situation, l’objectif de la victoire à tout prix ayant prix le dessus sur la correction des comportements et la régularité du vote.
Après une campagne électorale à la propagande odieuse, le vote a été digne d’une république bananière d’Amérique centrale d’autrefois avec bourrage des urnes et autres irrégularités, chaque candidat accusant l’autre de fraudes.
Mais ce qui s’est passé est-il vraiment surprenant ?
Quand le nombre des inscrits dans certains départements (dont les Alpes-Maritimes) dépasse largement la moyenne nationale doit-on parler d’un contexte territorial qui déclenche la passion pour la politique ?
Ce sont tous des citoyens actifs où plutôt des enrôlés plus ou moins volontaires pour gonfler le nombre des votants quand le besoin s’en fait sentir.
Et avec la pratique du vote par procuration, doit-on s’étonner que certains électeurs aient été « volontaires » à leur insu ?
Disons qu’en ce dimanche de novembre, on a renouvelé le miracle de la multiplication du pain et des poissons version bulletins de vote…
Il nous reste la consternation et encore un peu d’ironie…