Si la musique donne l’exacte mesure du tempo, à la vue de ce qui se passe, on est bien obligé de dire que c’est une cacophonie totale à l’UMP qui offre, pour l’occasion, l’image d’un parti morcelé et querelleur.
Les deux camps, mais on devrait plutôt les appeler « clans » tant le ton monte et les paroles sont de moins en moins amicales, s’affrontent pour cette bataille de pouvoir dont l’issue est difficile à prévoir, la hargne semble l’emporter sur la logique des faits et l’analyse critique.
La consultation électorale du parti de la droite républicaine a malheureusement tourné au fiasco par trop plein de puissance (pas facile quand on est habitué à être un parti-état en se reposant sur la chose publique) et excès de faiblesse (Il n’est pas aisé de devenir un parti d’opposition et devoir tout organiser par ses propres moyens).
Une chose est certaine : Le résultat, dans la version officielle pro-Copé ou dans celle réclamée pro-Fillon, ne présentent aucune certitude et donc, le président de l’UMP peut se targuer d’avoir été désigné par la Commission mais non pas d’avoir été élu par les militants .
Pour que ce « Dallas » sauce vinaigrette trouve un épilogue, les désormais adversaires pourraient s’inspirer de la lecture de « Ratiocinis in ludo aleae » (raisonnement sur les jeux de dés).
Ca pourrait être une solution…
Les faits de la journée:
La guerre sans merci pour la présidence de l’UMP a repris de plus belle ce mercredi, le camp Fillon réclamant la victoire via une réintégration des voix d’Outre-mer° et proposant Alain Juppé en juge de paix.
Le président de l’UMP, Jean-François Copé, a opposé une fin de non-recevoir à ses adversaires. « Il y a eu des résultats, il faut maintenant se rassembler et travailler ensemble », a-t-il déclaré devant la presse dans les couloirs de l’Assemblée nationale.. « Il y a une commission des recours, on ira à la commission des recours s’il le faut, comme ça, ça permettra de regarder de plus près les résultats à Nice ! » a-t-il ensuite ajouté.
Cette saga n’est pas faite pour redorer le blason d’un parti qui cherchait avec l’élection de son nouveau président la condition d’un nouveau départ après les défaites électorales à la présidentielle et aux législatives.
En effet, les commentaires caustiques n’ont pas manqués: « L’UMP, c’est la Côte d’Ivoire. On se demande qui est Ouattara et qui est Gbagbo. Cette guerre des coqs qui se déplument à tour de rôle, c’est catastrophique »- a ironisé Gilbert Collard, député FN, sur BFMTV.
Heureusement qu’à l’opposé certains voient le bon côté des choses, dixit la déclaration de l’ancienne Garde des Sceaux Rachida Dati qui, elle, a vu » un parti vivant, un parti vivant démocratiquement, vivant en terme d’idées… » et en concluant : « On va pas gâcher ce grand moment de démocratie! ». Probablement, dimanche dernier, Madame Dati était en excursion sur la lune…
