Plus que contre le PSG c’est à Troyes que l’on verra si l’OGC Nice version Puel a réellement changé de dimension.
Depuis toujours, le Gym s’est montré capable de retentissants exploits contre les cadors de la Ligue 1. Mais généralement, ils ont été immédiatement suivis de défaites piteuses, typiques des relâchements consécutifs à un surrégime.
A Troyes, les rouge et noir auront l’occasion d’enchainer sur une quatrième victoire d’affilée contre une équipe qui n’a gagné qu’une seule fois cette saison, a encaissé 32 buts en 15 matchs et se trouve déjà distancée de 8 points par le premier non-relégable. Mais la relance des équipes en grande difficulté est une spécialité niçoise au même titre que la poutine et la socca. Montpellier, à la dérive en championnat avant de marquer 3 buts à Joris Delle, peut en attester.
Pourtant, au-delà de la victoire contre le PSG et de l’enflammade généralisée qui a embrasé toute la ville, on sent que la belle dynamique qui porte l’équipe actuellement n’est pas le résultat d’une euphorie passagère mais bel et bien d’un projet de jeu et d’une progression collective. C’est à dire du travail de fond mené par Claude Puel avec un groupe qui est l’un des plus jeunes de la Ligue 1.
Arrivé avec la réputation d’entraineur défensif et psychorigide, Puel a au contraire instauré un style de jeu offensif, basé sur la possession de balle (Nice est 4ème du championnat dans ce secteur) et si son exigence est proverbiale sa gestion du groupe est souple.
En témoignent sa gestion du cas Anin, parti au Havre pendant deux mois avec le soutien du club pour gérer des problèmes personnels et la relance de David Ospina qui avait été relégué derrière Joris Delle dans la hiérarchie des gardiens. Plus généralement, la joie de jouer et le culot de jeunes joueurs tels qu’Eysseric, Bosetti ou Maupay sont la preuve que leur entraineur n’est pas le père fouettard annoncé.
Le dernier doute sur cette équipe concerne le manque de maitrise de la défense qui, à plusieurs reprises, a couté des points alors qu’elle avait le match en main. Si les progrès sont nets depuis quelques matchs, contre Toulouse (1-0) et à Marseille (2-2), les défenseurs niçois ont encore trop souvent été à la limite de la rupture. L’absence d’un arrière d’aile de métier et l’irrégularité de la défense centrale, en particulier de Civelli, seront les chantiers prioritaires si le Gym veut viser plus haut que le milieu de tableau. Mais il y a encore quelques semaines, personne ne se posait cette question.
L’OGC Nice n’a pas d’argent mais grâce à Claude Puel, elle a déjà des problèmes de riches.
par Xavier Garcia