On sait que la sécurité est un des chevaux de bataille de Christian Estrosi et un de ses thèmes préférés dans sa polémique avec Manuel Valls, l’actuel ministre de l’Intérieur, poste auquel, ainsi disent ceux qui sont bien informés, aurait aimé accéder le Maire de Nice lors de l’occupation des strapontins ministériels.
Ceci expliquant (peut-être) cela, le Maire de Nice a porté son attention sur l’organisation de la Police Municipale° et « Personne ne me conteste ce statut de Première Police Municipale de France »- a-t-il affirmé à l’occasion des voeux aux policiers municipaux, agents de surveillance de la voie publique, personnels administratifs ou techniques de la Police Municipale niçoise.
« Si la sécurité est une mission régalienne de l’Etat, en tant que Maire, j’ai voulu accompagner au mieux l’engagement de l’Etat dans ce combat notamment en matière de prévention, car j’estime que c’est un enjeu majeur et que les collectivités doivent accompagner les politiques en ce domaine » a encore ajouté Christian Estrosi.
D’après le maire de Nice, les résultats entre 2008 et 2012 ont été au rendez-vous , le nombre de délits et infractions est en baisse sur Nice alors qu’elles augmentaient au niveau national. Bref, un bilan de 2012 que l’on ne pourrait pas imaginer plus brillant.
Naturellement, la polémique ne pouvait pas manquer à l’adresse du Gouvernement actuel parce que, ce n’est pas une surprise, pour Christian Estrosi, depuis le 6 mai 2012, on est passé de la lumière à l’ombre dans ce cas spécifique. »Après 8 ans de baisse (ndlr: durant les gouvernements de droite), il nous faut nous résoudre au fait que le Gouvernement a changé et que les messages adressés depuis Paris sont désastreux sur la délinquance ».
Et de faire quelques exemples :
« En annonçant la suppression de la rétention de sûreté, celle des peines planchers, de la loi sur les bandes violentes , la loi sur l’absentéisme scolaire, le rétablissement de l’excuse de minorité, Madame TAUBIRA adresse un message de laxisme et de faiblesse aux voyous, message reçu 5 sur 5 par les délinquants, comme un laisser aller à poursuivre leurs actes.
Il en va de même avec les étrangers en situation irrégulière. Aujourd’hui, le Gouvernement les invite (sic !) sur le territoire national et leur promet logement et travail ».
Tout en respectant les convictions de chacun, y compris le droit de critique, peut-on dire que même en matière de propagande on a rarement entendu de propos si déplacés ?
En préconisant l’échec de la politique nouvelle après la réussite de la précédente (*concernant la comptabilisation des chiffres statistiques lire dans l’encadré la déclaration du président de l’ONDRP qui rend quelque peu hasardeuse l’affirmation de Christian Estrosi), le Maire de Nice se pose une question tout à fait pertinente : « Doit-on conserver strictement la même organisation ou la faire évoluer ? » Pour en arriver à la conclusion suivante: « A changement de politique de la police nationale, je propose un changement de politique de la police municipale. »
Que prévoit donc cette nouvelle feuille de route ?
La mise en place à partir du 15 février de la police de proximité qui aura la responsabilité d’une portion de territoire de manière à avoir un contact direct et approfondi avec la population, une connaissance permanente des situations et la possibilité d’une action de prévention et dissuasion.
L’idée est toute à fait intéressante et a fait déjà ses preuves dans beaucoup de villes du monde entier. Pourquoi cela ne devrait-il pas fonctionner aussi à Nice ? D’ailleurs, elle avait déjà été appliquée par le Gouvernement Jospin en 1998 avec la police de proximité. L’arrivée au pouvoir de la droite en 2002 marqua la fin de cette expérimentation…
Comme quoi, l’histoire est un éternel recommencement !
Enfin, en 2009, une nouvelle convention de coordination a été signée entre les services de l’Etat et la Ville pour garantir les conditions des interventions. Un nouveau partenariat plus dynamique sera d’ailleurs signé le 11 février prochain.
Cet accord parait l’acte le plus important dans l’intérêt du citoyen : Parce toutes ces polémiques et rivalités, ces opposition préventives et stériles, ces recherches de faute et responsabilités des autres ont le seul résultat de satisfaire des positions politiques, des égos parfois mal dans leur peau.
Oui, on peut bien crier répétitivement « C’est la faute de Valls », « C’est la faute de Taubira » comme Molière faisait crier « Une saignée » et encore « Une saignée » au docteur Diafurus dans le Malade Imaginaire.
Mais la solution des problèmes, certes complexes, qu’on le veuille ou pas, passe par la collaborations de tous les acteurs.
On appelle cela le service public dans l’intérêt général.