Cette exposition poignante obéît au devoir de mémoire de la France face au drame de la déportation. Le régime de Vichy installé au pouvoir depuis le vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain, va crescendo s’aligner sur les lois raciales de l’Allemagne nazie.
Dès le 3 octobre 1940 des interdits sont prononcés contre les juifs : ils ne peuvent plus avoir de mandat électif et sont exclus de la fonction publique. Ces mesures vexatoires sont accompagnées dès le mois de mai 1941 de rafles. On a ouvert des camps pour ces hommes, femmes et enfants rejetés de la vie sociale. Le gouvernement de Vichy en juillet 1942 franchit un nouveau pas dans l’abject avec la rafle méticuleusement organisée à Paris.
Des hommes comme Pierre Laval ou René Bousquet s’avèrent des serviteurs zélés de l’occupant, allant même souvent plus loin que les exigences des autorités allemandes. Cette exposition nous montre la lente évolution de la haine envers la communauté juive. La défaite de mai juin 1940 va complètement démoraliser un pays abasourdi qui ne sait pas comment une telle catastrophe est arrivée. Il est aisé alors de trouver un bouc émissaire, un responsable de cette déroute encore plus sévère que celle de 1870.
Les tableaux nous montrent et nous exposent avec des photos, des textes et des documents d’époque le drame vécu par la communauté juive de France. C’est un voyage dans une page douloureuse de notre histoire et il faut absolument le faire, si on veut éviter qu’une telle tragédie se renouvelle.
Comme l’a souligné le Député Maire de Nice : « Il ne faut pas oublier et ce devoir de mémoire est aussi celui de la transmission, une course de relais où chacun d’entre nous devra, citant ici, Elie Wiesel, être les témoins des témoins. »
Les associations de déportés et des survivants des camps de l’horreur étaient présentes à cette inauguration. C’est à la fois un impératif et un hommage de se rendre à la villa Masséna et de contempler ces hommes, ces femmes et ces enfants qui en une dernière supplique, avant de disparaître, nous supplient de ne surtout jamais les oublier eux et leurs bourreaux.
Thierry Jan
