Récupération de Donnèe
20.4 C
Nice
5 octobre 2024

Jacques Peyrat : « Ma vie s’inscrit dans une frange de l’histoire du pays »

L’ancien Maire de Nice de 1995 à 2008 ,Jacques Peyrat, présentait hier son premier livre « Les joutes de l’arène ». Un retour sur son enfance, son parcours et engagement politique et enfin une présentation de son programme politique pour les prochaines municipales de 2014.


img_6226.jpg Avant de parler de son ouvrage, Jacques Peyrat revient sur le décès du Maire de Saint Jean Cap Ferrat, René Vestri : « Il était vivant, sain d’esprit et parlait couramment le niçois ». Aux côtés de Philippe Cardin, son éditeur, il commence à présenter son premier livre « Les joutes de l’arène ». Mais comment lui est venu le titre ? « La vie vous projette dans une arène où il y a un combat et des spectateurs ».

Un livre pour retracer 80 ans d’histoire

Natif de Belfort, l’ancien Marie de la Ville est venu s’installer à Nice en 1946. Il a voulu raconter 80 ans d’histoire du pays, de sa naissance en 1931 à aujourd’hui. Mais ne vous fiez pas à son âge, Jacques Peyrat garde un âme de jeune politique.

Il différencie dans son livre trois parties. La première revient sur les 30 premières années de sa vie où l’ancien sénateur a connu trois guerres, 39-45, l’Indochine et l’Algérie. « Au début des années 30, la France avait le deuxième Empire au Monde. En 1962, c’était fini ». En effet l’AEF et l’AOF avaient été dissoutes par le Général de Gaulle. Volontaire en Indochine, il considère la Guerre d’Algérie comme une opération de police.

La deuxième partie est consacrée aux joutes judiciaires et de son métier en tant qu’avocat pénaliste et d’assise : « Les assises étaient une corrida avec un combat à mort (NDRL : la peine de mort n’était pas encore abolie) ».

Puis vient forcément la dernière avec son engagement politique, comme il aime à l’appeler « cette garce ». « Je ne suis pas né homme politique, je le suis devenu par le jeu des circonstances».

Tout a commencé pour Jacques Peyrat lorsqu’il travaillait pour Mobil Oil, un gros groupe pétrolier américain. Désireux de mettre une station service sur la Promenade des Anglais, Jean Médecin a vite compris l’intérêt d’avoir cet homme sur sa liste électorale. Jacques Peyrat lui répond que son travail est sur Paris, l’ancien et défunt Maire de la Capitale de la Côte d’Azur lui répond que sa femme et son fils vivent à Nice. Il occupera la 29ème place sur la liste. Il devient alors conseiller municipal et mord à l’hameçon de la politique. Député, Sénateur, Maire, Jacques Peyrat voit sa vie évoluer sur plusieurs échelons de la politique sous la Vème République : « Ma vie s’inscrit dans une frange de l’histoire du pays »

Il a aujourd’hui une vision de la politique et de ses acteurs : « Les hommes et les femmes politiques ne sont pas toujours courageux. Il fallait que chacun décide pour le vote de l’autre. Ils mollissent devant l’opposition des uns et des autres ». Il avoue être devenu Sénateur pour se préoccuper encore plus des collectivités territoriales : « Je suis reconnaissant à cette Ville qui a fait de moi ce que je suis ». Il tient également à remercier les fonctionnaires azuréens qui pour lui sont le rouage et l’histoire de Nice.

En tant que Conseiller Municipal en 1965 et lors de ses deux mandats, Jacques Peyrat, et son équipe, auront toujours pensé à ce qui pouvait manquer à la Ville. Rétablir les finances, construire des voies rapides (autoroute pour le contournement de la Ville et la Voie Mathis), redorer le tourisme mais également dans l’exploitation de la Plaine du Var, des HLM du quartier Saint-Augustin, dans l’initiative du tramway : « Je revendique d’avoir pensé, voulu le tramway ». Quelques exemples parmi tant d’autres.

Le débat du Port et de la ligne TGV

« Ce que j’ai fait, ce que j’ai voulu faire et ce qu’il reste à faire en réglant quelques comptes. Mon Directeur de cabinet (le Préfet) disait que je me faisais tondre par Christian Estrosi ». Mais pas question de parler de naïveté. Jacques Peyrat à une estime toute relative pour l’actuelle Député-Maire sur divers points dont le Port de Nice et la ligne TGV.

La question du Port revient sur la table. L’abandon d’un des plus beaux sites de la Ville a été une catastrophe. La Méditerranée est aujourd’hui une richesse mais la structure reste trop petite et étriquée : « J’avais imaginé de casser la digue, de l’évaser de 30° et de la prolonger d’un kilomètre mais les fonds marins ne le permettaient pas. De toute façon, Christian Estrosi et Eric Ciotti n’étaient pas favorables à ce projet ». A Miami, Jacques Peyrat a rencontré quelques américains qui se sont déplacés pour le Carnaval. Les anglo-saxons n’avaient d’yeux que pour le Port : « Ils représentent entre 75 et 80 bateaux mais la digue est toujours là ». Il prend l’exemple de la ville italienne de Savonne dans laquelle Costa a fait un vrai port : « Nous avons raté le coche ».

Pas mieux sur la question du TGV. Un homme s’opposait vigoureusement à la ligne TGV jusqu’à Nice, « l’éternel ennemi de Nice », Jean-Claude Gaudin. Il rappelle que le train à grande vitesse à sauvé la cité phocéenne. Pour lui, un deuxième homme a mis le TGV sur de mauvais rails, Christian Estrosi : « Ils ont tué le TGV (Estrosi, Gaudin et Falco). Peut-être qu’on l’aura dans 50 ans mais les cartes seront déjà distribuées ». A coté de cela, l’aéroport accueille près de 11 millions de passagers par an et pour désengorger ce flux, il faut absolument le TGV. A l’époque, même le Prince Rainier était favorable à un rapprochement économique avec la Ville car La Principauté de Monaco dépendait de l’aéroport et de la ligne ferroviaire.

L’objectif Municipales 2014

« Achever le travail qui n’a pas été fini ». Un objectif important pour Jacques Peyrat en vue des prochaines municipales de 2014. L’ancien Député des Alpes-Maritimes de 1986 à 1988 et de la 2e circonscription du département de 1997 à 1998 estime que son conseil municipal a réussi à rétablir les finances de la Ville. Il parle des PUD (Plan d’urbanisme directeur). Une feuille de route de 67 projets dont 40 déjà réalisés par l’élu : « Il en reste 27. Christian Estrosi n’avait qu’ à prendre la suite. Ce n’est pas le PUD de Peyrat mais celui de la Ville. Il a repris certains projets à son compte. Je me sens un peu cocu sur le coup ».

Mais Jacques Peyrat reste lucide. Personne aujourd’hui ne connaît la réalité des finances de la Ville, ni même de la métropole. Il donne déjà une estimation de son pourcentage : « Je pense peser entre 15 et 20%. Mais on ne fait pas un Maire avec seulement 18%. Je promets à Gaël Nofry (FN) 1,5% des suffrages. Il n’existe pas sur l’échiquier politique ». Pour lui, les gens ont besoin de quelqu’un qui est bien ancré dans la Ville. Il faudra rassembler les électeurs autour d’un projet. Il estime qu’il ne peut contacter tout de monde : « S’il y a une alliance, on ne peut pas mettre deux, trois, quatre fois 69 noms et ne plus pouvoir tenir ma parole ». Les travaux de la Gare-Sud, les grilles de la Coulée Verte qui devraient coûter une fortune seront à coup sur « un réel case-tête pour le prochain Maire de la Ville ».

Son équipe est en cours de construction. Sa liste devrait être prête d’ici ce printemps ou cet été.

Auteur/autrice

spot_img
- Sponsorisé -Récupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de Donnèe