L’appel de Patrick Allemand pour constituer un ‘cartel’ de gauche pour les municipales 2014 risque fort de rester une « vox clamantis in deserto ».
Or, sans une alliance la plus large possible, il n’y aura aucune chance de battre Christian Estrosi, qui sera supporté par son parti (UMP) et qui pourra également activer de puissants réseaux personnels.
Voire même, dans le pire des cas, c’est à dire celui de multiples candidatures, on pourrait prévoir une exclusion au second tour au profit de l’extrême-droite ou droite radicale suivant celui qui en sera le candidat. La situation étant aussi floue entre l’Entente Républicaine de Jacques Peyrat, les Identitaires de Philippe Vardon et le FN qui a perdu le prometteur Gaël Nofri au profit de la candidature d’un Gollnisch qui finalement s’est révélée être un coup de bluff.)
Le scénario, Patrick Allemand a été récemment réélu au poste du Secrétaire départemental du Parti Socialiste 06. Seul candidat à concourir, il a obtenu un score « bulgare », le plus favorable des ses cinq mandatures. Suffisant pour le positionner comme candidat à la mairie de Nice en 2014 ? Oui et non.
Oui parce que, de façon indéniable, le PS est le seul parti dans un contexte sociologiquement de droite, et qui détient la Mairie de Nice et la quasi-totalité des communes du département et particulièrement les plus importantes, a pouvoir se positionner en véritable challenger de Christian Estrosi.
Et, Patrick Allemand, par ses multiples mandats : 1èr Vice-Président du Conseil Régional, chef du groupe Changer d’Ère au Conseil Municipal et au Conseil Métropolitain, en est certainement le dirigeant le plus qualifié.
Non , parce qu’une consultation, sous forme d’une primaire, des inscrits, des militants et sympathisants est devenue une arme stratégique pour donner de l’air à la démocratie interne et une grande légitimité au vainqueur, outre à insuffler une dynamique à son électorat.
Au delà de la situation interne au PS (On suppose qu’en cas de primaire le conseiller général Marc Concas pouvait tenter sa chance), il y a les autres composantes de la coalition qui devront dire faire part de leurs désidératas et s’exprimer pour un candidat unique ou opter pour le chacun pour soi. Si le MRC local parait être un allié fidèle, le PRG (Parti Radical de Gauche), par le biais de son président départemental Jean-Christophe Picard, ne cesse d’appeler aux primaires.
Et si les Verts (Qui siègent avec les socialistes dans le groupe d’opposition municipale Changer d’Ère) restent très prudents, le Parti Communiste ne voudra-t-il pas répliquer au niveau local sa politique nationale, tellement critique au point de paraitre au point de rupture.
La situation est complexe mais elle ne devrait pas faire oublier aux divers protagonistes que le véritable objectif est de choisir le candidat qui a les meilleurs chances pour gagner l’élection municipale de 2014. Toute autre attitude devrait être abandonnée au profit de cette option.
Le candidat choisi devra être avant tout un rassembleur, capable d’interpréter le rôle du challenger face à un poids lourd de la politique locale et nationale, Christian Estrosi, et à des rivaux dangereux.
Pour cette raison, ce choix doit recueillir une large majorité et l’heureux élu présenter le profil non pas de l’homme d’un parti mais celui d’un « futur » premier citoyen de la ville de Nice.
Une primaire ouverte aurait été sans doute, pour la gauche niçoise, le choix le plus approprié en fonction de la prochaine échéance électorale. Le Parti Socialiste en a décidé autrement mais on sait bien que les Niçoises et les Niçois ne s’en font pas compter souvent par la capitale et un rebondissement est toujours possible dans l’autre capitale, celle de la Côte d’Azur.