Dérive ou éclectisme du monde politique français ?
A chaque élection présidentielle, la loi oblige les prétendants à la présidence de la République d’être parrainé par 500 élus de la nation. Sans ces parrainages, une candidature n’est pas légitime. Cette procédure, introduite en 1962, empêche les candidats fantaisistes. Cependant, en 2002, avec 16 postulants, le record de candidats au premier tour d’une élection présidentielle a été battu.
A quoi sert le parrainage politique ? Théoriquement, à ce que les candidats soient les plus représentatifs du peuple. Un candidat sectaire aura du mal à trouver 500 signatures. Mais la réalité est tout autre. En France, il y a 36 700 communes. Donc 36 700 maires susceptibles de parrainer un candidat, plus tous les autres élus : conseillés municipaux, généraux, régionaux… Ce qui représente pas moins de 800 000 élus (un peu moins avec les cumuls des mandats) sur le territoire français et donc autant de parrainages possibles. En observant les listes des parrainages de 2002, on se rend compte qu’une minorité d’élus acceptent de donner leur voix à un candidat. Même pas une dizaine dans les Alpes-Maritimes. Ce qui induit qu’une majorité d’entre eux se reconnaissent le plus souvent à travers les mêmes prétendants à la Présidence de la République : UMP et PS majoritairement.
Pourquoi ne pas proposer plus de parrainages pour qu’un homme politique puisse se présenter aux élections présidentielles ? Où tout simplement supprimer le parrainage politique.
Le nombre de 500 peut paraître absurde. Mais il est la preuve que notre système présidentiable est résolument bon : il donne le droit aux personnes non médiatique de pouvoir se présenter, même si pour cela il faut qu’elles obtiennent un réseau d’Hommes politiques assez vaste : Daniel Gluckstein en 2002 et Jacques Cheminade en 1995.
Imaginons qu’il faille plus de 1000 signatures pour se présenter aux présidentielles. Une catastrophe pour notre démocratie. La diversité politique anéantie. Seul deux ou trois Partis subsisteraient et pourraient présenter des candidats, et ainsi tous les énarques ou professionnels de la politique : UMP, PS, PC et UDF… En quelque sorte, cela cloisonnerait le débat politique. Deux ou trois partis règneraient, quant aux autres qui font office actuellement de contre-pouvoir, ils seraient bon à jeter aux oubliettes de l’histoire politique : FN, LCR, Lutte ouvrière… Politique fiction certes mais elle permet de comprendre l’équilibre dans l’échiquier politique que permettent ces 500 signatures.
Ne vaut-il mieux pas voir s’exprimer des Partis extrêmes que de les laisser se radicaliser encore plus ? Le dialogue est un élément clés de notre démocratie. Il en va de son bien. C’est à chacun d’entre nous qu’il revient de se poser la question.
Parrains des élections présidentielles de 2002 dans les Alpes-Maritimes :
Pour Lionel Jospin : Edouard David – Maire de Saint-Léger
Pour Noël Mamère : André Aschieri – Député de la 9ème circonscription
Bertrand Le Flon - Maire de St Martin-d'entraunes
Pour Jean-Marie Le Pen : Jean Claude Frappa – Conseiller Régional
Sylvain Buttelli - Maire de Valderoure
Pour Olivier Besancenot : Francis Gallano – Maire d’Escragnolles