Le député-maire UMP de Nice Christian Estrosi a porté plainte pour incitation à la haine raciale après qu’une séance de dédicaces à Paris de son livre a été perturbée par une dizaine d’hommes° scandant des slogans islamophobes, a-t-il annoncé (voir notre article de hier).
Selon l’élu, il dédicaçait son ouvrage « Fils de Nice » dans une librairie du VIIème arrondissement de Paris quand vers 18h00, il se serait retrouvé « encerclé par une dizaine d’individus qui ont sorti des panonceaux sur lesquels étaient inscrits « Les mosquées à Nice, ça suffit ! » ». « Leur attitude était violente et agressive », la table sur laquelle il dédicaçait ses ouvrages « a été renversée », a expliqué le député qui a précisé que le groupe a été « mis en fuite par des policiers » qui passaient dans le quartier. Christian Estrosi a porté plainte pour menaces physiques et verbales et incitation à la haine raciale.
En fait, des jeunes se réclamant “Niçois en exil, amis ou amoureux de Nice” sont intervenus bruyamment mais « pacifiquement » pour lui demander des comptes sur ses violations du principe de laïcité et son soutien à l’ouverture de nouvelles mosquées à Nice.
Après avoir visionné les faits*, il apparait que, si Christian Estrosi a tout son droit de dédicacer son livre sans pour autant être dérangé et apostrophé par des jeunes énergumènes et provocateurs (quelque soit leur raison d’agir), il n’est pas non plus utile, ni responsable d’en rajouter comme il l’a fait dans son communiqué.
Quelques slogans et quelques feuilles lancées en l’air ne font pas « une attitude violente et agressive » et apparemment aucune table n’aurait été « renversée ». Finalement, un épisode certes fort désagréable et pour lequel les auteurs sont bien sûr censurables.
Disons donc que Christian Estrosi (à cette occasion simple citoyen) a fait comme les footballeurs chevronnés : Au premier contact, il s’est laissé tomber pour jouer les victimes et exploiter la circonstance à des fins de notoriété dont pourtant il ne manque pas. Pas certain qu’il ait réussi son coup, l’épisode ne méritant certainement pas toute cette attention, ni même cette réaction disproportionnée.
Le sens des responsabilités devrait appeler à calmer le jeu surtout quand les esprits sont déjà surexcités comme à l’heure actuelle plutôt que faire de la publicité à des provocateurs qui ne cherchent que ça.
Pour Philippe Vardon du collectif Islamisation Basta et leader du Nissa Rebela : « Nous avons aussi pu lire qu’il y avait 40 personnes faisant la queue, qu’elles ont été bousculées, ou encore que les « intrus » seraient entrés « en force ».
Tout dans ce récit est faux ! Le groupe uniquement masculin, l’encerclement et l’agressivité, la table renversée, le groupe mis en fuite par des policier, et même les 40 personnes…
Le problème pour Christian Estrosi, c’est que tout a été filmé*, et même sous plusieurs angles ! J’ai aussi pris contact avec les forces de police, leur proposant de mettre à leur disposition cette même vidéo ce qui évitera une enquête absurde sur les fantasmes de M. Estrosi. Aucune confirmation de la réalité de cette plainte ne m’a d’ailleurs été apportée« .