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22 novembre 2024

Collectif 06 non aux gaz de schiste

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Le gouvernement français vient d’annoncer avoir saisi « le Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET) en vue de l’abrogation des trois permis suivants : Nant (détenu par la société Schuepbach), Villeneuve-de-Berg (Schuepbach) et Montélimar (groupe Total) », effaçant ainsi la signature de Jean-Louis Borloo par laquelle ces permis avaient été attribués en mars 2010 dans l’opacité la plus totale.

C’est d’abord une victoire pour tous ceux qui se sont évertués à dévoiler l’ensemble des risques environnementaux, sanitaires et économiques que comporte l’extraction des gaz et huiles de schiste. En moins de 9 mois, des milliers de réunions publiques, tracts, panneaux d’information, communiqués, groupes Facebook etc. ont été les supports d’un véritable mouvement d’éducation populaire et citoyen, se réappropriant un sujet jusqu’ici confisqué. L’abrogation des trois permis résulte de ce rapport de force construit dans la société.

C’est ensuite un désaveu cinglant pour tous ceux qui ont affirmé que l’exploitation des gaz et huiles de schiste ne posaient pas de problèmes spécifiques. Ou bien qu’il était possible d’exploiter « à la française » sans engendrer les mêmes conséquences qu’aux Etats-Unis. Rappelons-nous qu’au printemps dernier, ministres et gouvernement ont été tentés par ce discours imprudent soufflé par les industriels pour « ne pas fermer définitivement la porte au gaz de schiste ». La porte vient de leur claquer sur les doigts.

C’est aussi un véritable camouflet infligé à l’administration du ministère de l’énergie. En lui demandant d’abroger des permis qu’elle a étudiés, validés et soutenus, le gouvernement démontre par l’absurde que quelques hauts-fonctionnaires du corps des mines ne doivent plus avoir la main sur la politique énergétique française. Et qu’à l’inverse, nous sommes collectivement en capacité de déterminer quelles doivent en être les grandes orientations.

C’est enfin l’occasion d’interpeller le gouvernement et sa ministre de l’Environnement :

•61 autres « permis exclusifs de recherches de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux » restent valides ; comme le montrent les dossiers de demande, nombre d’entre eux font appel à la fracturation hydraulique ; ainsi en est-il des permis du bassin parisien visant l’exploration et l’exploitation d’huiles de schiste. Pour expliquer cette validation le gouvernement précise que les détenteurs de ces 61 permis « n’ont pas prévu de rechercher des gaz et huiles de schiste ou y ont renoncé » et ont pris « l’engagement formel de ne pas recourir à la fracturation hydraulique » ; comment le gouvernement peut-il faire confiance à des détenteurs de permis qui n’hésitent pas à transformer leur dossier de demande pour les mettre en conformité avec la loi Jacob du 13 juillet 2011 ?

•si la fracturation hydraulique est dangereuse et interdite en France, elle doit l’être partout ailleurs et, par souci de cohérence politique, tout de suite en Europe, puisque la France y occupe une place stratégique.

•86 demandes sont encore en cours d‘instruction dont le permis de « Brignoles » qui couvre une grande partie des Alpes Maritimes. L’opacité la plus complète continue à régner sur le devenir de ces demandes de permis et sur leur contenu.

Le Préfet des Alpes Maritimes n’a toujours pas répondu aux interpellations du « Collectif 06 non au gaz de schiste » qui sollicite des précisions quant à la possible autorisation d’exploration et d’exploitation du dit : « permis de Brignoles »

« Le collectif 06 non au gaz de schiste » restera très vigilant tant que tous les permis accordés ou en cours d’instruction ne seront pas abrogés.

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