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22 novembre 2024

Christian Estrosi assigné en justice pour excès de pouvoir

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Un élu niçois dénonce la dérive autocratique locale et des dépenses d’argent public inappropriées.

Le 1er juin dernier, le Dr Marouane Bouloudhnine, chirurgien orthopédiste, élu Conseiller Municipal de Nice, a la désagréable surprise de constater qu’après que sa ligne téléphonique ait été coupée sans préavis, son bureau à la mairie est maintenant inaccessible, la serrure ayant été changée.

Cela s’ajoute au fait que sa secrétaire lui a été retirée, tout comme ses délégations au sein du Conseil Municipal, délégations concernant la santé et le sport.

Dans l’incapacité d’avoir accès aux affaires lui appartenant dont il a besoin, il contacte les services généraux de la Mairie. Un mail du Directeur de Cabinet du maire, Christian Estrosi, lui notifie alors une interdiction formelle de contacter dorénavant les services de la mairie, lui refusant ce qui est le privilège même de tout Niçois et nécessaire à l’exercice de ses fonctions d’élu.

Comment en est-on arrivé là ?

Le 13 avril 2012, Marouane Bouloudhnine fait une remarque en Conseil Métropolitain pour déplorer le manque récurrent de concertation et d’information des élus dans les dossiers gérés par la Métropole.

Il considère cette façon habituelle de procéder fort regrettable, et allant au détriment des intérêts des habitants. En effet, elle empêche les élus de voter en connaissance de cause ou de proposer des alternatives plus raisonnables aux solutions fort coûteuses souvent envisagées.

A défaut de recevoir une réponse satisfaisante sur ces points, le Dr Marouane Bouloudhnine choisit, pour la première fois, de s’abstenir sur une délibération du Président de la Métropole, Christian Estrosi. En cause : le Tramway trop coûteux.

Il vote ensuite contre l’une des décisions proposées, consistant à faire repeindre les bornes kilométriques départementales en bleu pour un montant de 500 000 euros. Ce refus de voter en faveur de cette proposition semble bien être ce qui a mis le feu aux poudres. «Franchement, je pense que nous pourrions dépenser cette somme d’un demi million d’euros d’une façon plus utile pour nos concitoyens. Le fait de lancer en France la couleur bleue pour les bornes kilométriques ne me semble pas mériter l’octroi d’une telle fortune, qui serait bien plus utile aux entreprises et aux personnes qui souffrent. » ajoute t’il.

Dès le lendemain, Marouane Bouloudhnine apprend sur le journal local qu’il « ne fait plus partie de la majorité municipale » (il avait été élu sur la liste « Nice Ensemble » menée par Christian Estrosi en 2008).

«On veut me faire payer le fait d’avoir osé braver un système qui fonctionne d’abord au bénéfice de lui-même, sans grand égard ni pour le bien public ni pour l’argent public.» explique le Dr Bouloudhnine, qui reste bien élu et Conseiller Municipal de Nice, avec ou sans délégations.

« Si ça continue, ce sera 20 % minimum d’augmentation de nos impôts locaux pour 2014, que l’on nous cache encore, mais ce sera la surprise du chef ! » poursuit-il.

« La dérive autocratique à laquelle nous assistons actuellement à Nice me choque profondément. Elle va à l’encontre de toutes les règles démocratiques et dessert nos contribuables. Je ne peux plus laisser faire.» continue l’élu. Le Dr Bouloudhnine a donc confié à Maître Dominique Salvia, avocat au barreau de Nice, le soin de saisir le Tribunal Administratif avec un Recours pour Excès de Pouvoir (REP) contre le Maire Christian Estrosi.

Ce n’est pas la première fois que le management de la ville par son maire actuel est mis en cause: Déjà, en mars dernier, le livre-enquête du journaliste Philippe Carlin intitulé « Enquête à Estrosi City : Autopsie d’un leurre » soulignait sur 320 pages le management fort «particulier» de la ville, ses aberrations et ses multiples points obscurs. Il en ressortait l’image peu flatteuse d’un microcosme plein de zones d’ombres, et finalement aux antipodes des valeurs du sport prônées par le Maire actuel, domaine dont il est issu (C. Estrosi est en effet un ancien champion de moto).

L’avenir nous dira ce qu’en pense la justice. Les électeurs, eux, s’exprimeront aux élections municipales de 2014.

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