Les élus communistes à la Mairie de Nice, Robert Injey et Emmanuelle Gaziello, ont présenté un document qui indique la démarche et les ambitions de leur formation politique pour les municipales de 2014. Une première certitude: les communistes et le Front de Gauche présenteront une liste indépendante et se maintiendront au deuxième tour si le résultat le permettra.
La voie est donc escarpée mais la foi n’a pas de barrières et les communistes niçois lancent » un appel à toutes les femmes et à tous les hommes défendant une véritable politique de gauche » dans le cadre des Assemblées Citoyennes (existantes ou à mettre en place) pour « débattre, décider et agir ».
L’objectif ? Le document le dit clairement « – Contribuer en 2013 et 2014, partout sur le territoire, au plus large rassemblement contre les tenants de l’austérité et reconquérir ensemble le pouvoir que la finance a pris, du local au global. Et faire de l’efficacité au quotidien pour le plus grand nombre une priorité ».
Pour faire quoi ? » Construire un Front Populaire pour vivre ensemble et dignement ».
Les retombés prévues pour les municipales 2014 ? » Communistes, militants de gauche, nous ne résignons pas à cette situation. Renoncer n’est pas notre choix, et nous voulons renverser le carcan de l’austérité pour le plus grand nombre, la mainmise d’une minorité sur le bien commun et la logique du système Estrosi qui mêle régression sociale et discours sécuritaire ».
Ces points forts du document expriment des « nobles principes » qui, avant tout, demanderaient d’être dépoussiérés d’une rhétorique dépourvue de sens.
Mais, assis dans leur rôle de premiers opposants de la politique de la majorité parlementaire, dopés par l’apparente popularité médiatique du leader du Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon, ils se confortent dans leur rôle d’alliés avec ceux, qui, au lieu des batailles dans des lieux institutionnels, optent pour des manifestations de rue.
Il est vrai que la crise, avec ses conséquences en terme de dette, de croissance et de chômage, cherche son héros et avec son verbe facile et son sens de la répartie, M. Mélenchon est parfait dans son rôle de promoteur de « l’insurrection citoyenne » et conforte le moral des militants.
Mais que s’attendre de quelqu’un qui voit dans « l’infecte social-démocratie » et « l’infame Commission Européenne » les ennemis de ce peuple dont il se veut le gourou sinon sa participation active au cirque médiatique qui confond l’analyse politique avec la bataille des égo et de l’audimat ? Comment empêcher cet Icare moderne de voler vers le soleil ?
En réalité, la réussite n’est pas dans les slogans proclamés avec indiscutable maitrise d’acteur mais dans la capacité et possibilité de la diffuser et faire accepter par le corps électoral.
Il y a un grand risque que ces beaux propos et souhaits restent lettre morte, des énoncés sans suite.
Pour en revenir aux municipales 2014, doit-on rappeler l’application de la part de M. Estrosi des principes « omnia omnibus ubique », la puissance de feu de son appareil politique, son organisation , de ses réseaux, accompagnées d’une volonté de pouvoir et, pour finir, son expérience et efficacité ?
Certes, il ne faut baisser les bras et abandonner la bataille : d’autre part » si le présent est sombre l’avenir sera lumineux » – disait le maître à penser révolutionnaire Mao mais il ne faut pas oublier que la démocratie s’exerce avec le libre choix des électeurs et la mise du bulletin de vote dans l’urne.
Alors, son successeur Deng n’avait-il pas encore plus raison qui lui, plus prosaïquement, affirmait que » il n’est pas important que le chat soit blanc ou noir mais qu’il attrape les souri.s ».
La politique veut qu’on doit essayer de gagner les élections pour appliquer ses valeurs et idées déclinées en programme, sinon, on appelle ça… un témoignage !
Mais, c’est toute autre chose.
