C’est une sympathique assistance qui en ce dimanche 23 juin dernier, honorait la cérémonie pleine d’hommage où une plaque était dévoilée à la mémoire des populations juives qui dès le XIII° siècle s’installaient à La Brigue et dans les États de Savoie où la rigueur des ‘princes’ étaient moins sévère qu’en France.
Le maire du village, le docteur Bernard Gastaud nous brossait un rapide rappel historique sur les persécutions, humiliations et vexations que le pouvoir des seigneurs, tout au long des siècles, imposa à cette communauté qui pourtant œuvra à la vie de la cité. Monsieur le maire dressa la liste des brimades imposées aux juifs par un édit d’Amédée VIII de Savoie en 1430.
Cet édit imposait d’ailleurs un ghetto, d’où le sens historique de la manifestation de ce jour. C’est la révolution en septembre 1792 qui mit fin à ces discriminations. Monsieur le maire ayant achevé son intervention, les autres intervenants se succédèrent. Le sénateur José Balarello était représenté par madame Lanteri Bottin, laquelle, après l’avoir excusé, évoqua son engagement à 17 ans dans la résistance à l’oppression nazie, suite à l’assassinat de jeunes adolescents de ses amis dans le Verdon.
La communauté juive était représentée par monsieur Jean Pierre Saal président de l’Union des Juifs de France et leurs Amis, lequel se bat pour édifier des lieux de mémoires un peu partout en France. Il remercia chaleureusement le Docteur Gastaud en lui offrant une Hanoukka, expliquant le sens de ces 9 lumières dont l’origine est très ancienne, miraculeuse selon ses dires. Monsieur Saal souligna sa satisfaction devant cet important public : « Votre présence est un témoignage de sympathie. »
Son Excellence Monseigneur Franck William Schaffner eut l’honneur de conclure les discours en soulignant la place des juifs comme étant les frères aînés des chrétiens dans la Foi.
La manifestation s’achevait autour du verre de l’amitié. La plaque nous interpelle : « Passants souvenez-vous ! » Ce n’est pas innocent de le proclamer, car il semble aujourd’hui que les haines contre l’autre, sont aujourd’hui bien actuelles, comme si les génocides n’avaient pas servi de leçon.
En oubliant l’histoire, on se condamne à la revivre. Cette plaque est un salutaire rappel pour ceux qui auraient la mémoire courte.
Thierry Jan