Dernier conseil municipal pour d’ultimes moments de tensions, hier, pour des élus qui se sont affrontés verbalement sur de multiples sujets. Au programme : Financement de l’Allianz Riviera, sécurité des niçois et gestion des fonds publics.
Bijou du Maire de Nice, le futur stade de l’OGC Nice, l’Allianz Riviera n’a pas été ménagé par ses détracteurs lors de ce conseil municipal. Emmanuelle Gaziello conseillère d’opposition Front de Gauche n’y est pas allé avec le dos de la cuillère : « Il y a une dérive du partenariat public privé au détriment de l’efficacité. 12 loges VIP existent dont deux mises à disposition de la ville. Le contribuable n’a pas a payé pour ces services. De même pour la buvette cédée au club et donc pas la ville, et, enfin, les équipements de balnéothérapie installés dans les vestiaires. Enfin, on nous a menti en annonçant 16 000 m2 de panneaux photovoltaïques alors que dans le contrat seulement 7 000 m2 seront installés. »
Un constat partagé par Patrick Allemand (PS), choqué par « les cadeaux fait à Vinci dans ce dossier ». Il dénonce plusieurs dysfonctionnements : « Ici, on donne le sentiment que l’on permet à Vinci de se refaire. Premièrement, le délai initial de livraison du stade était fixé au 30 Juin 2013. Or, la mise à disposition a finalement été établie pour le 31 Août. Dans ce cas, le contrat prévoit une pénalité pour chaque jour de retard. Mais, il n’en est rien et on préfère capituler devant Vinci. »
Devant ces attaques, Alain Philip, adjoint en charge des transports et responsable de ce dossier réagit : « Un recours nous a empêché d’installer les panneaux solaires mais le stade produira trois fois plus d’électricité qu’il n’en a besoin. Le coût tenu par la ville est de 204 millions d’euros et n’a jamais changé. De plus, nous sommes les seuls en France a posséder un naming qui rapportera 2 millions d’euros. » Fort de 8 100 abonnés à ce jour (dont 2 000 en loges) le stade est également attaqué sur sa rentabilité sur les années à venir. La redevance que le club paye à la ville est influencée par son chiffre d’affaires. En conséquence, même si personne ne le souhaite, si l’OGC Nice venait à être relégué en ligue 2, la ville perdrait une grosse part de financement. Un risque quand on sait que le partenariat public privé a été signé sur 27 ans.
Un point mis en lumière sous forme de remarque par Jean Icart conseiller d’opposition qui n’hésite pas à faire une comparaison avec le stade de la Juventus de Turin : « La ville de Turin a fait bénéficier la Juventus d’un stade magnifique d’un coût moindre,130 M€ contre 204 millions pour l’Allianz Riviera et pour une capacité supérieure (42 000 places) au stade de Nice (35 000 places). Le tout financé par des fonds privés. » Une remarque qui laissera sans commentaire la majorité. Pourtant le sujet pouvait paraître intéressant.
Autre sujet polémique, le réaménagement du quartier Notre Dame. Un dossier supplanté assez rapidement par la question de la sécurité dans ce quartier connu pour abriter de nombreux dealers et délinquants. Au cœur du problème pour Patrick Allemand, la fermeture du centre CAARUD de la rue Offenbach. Véritable centre de rassemblement des toxicomanes, il a été fermé en Octobre 2012. Et Monsieur Allemand de préciser : « La fermeture du centre est une catastrophe pour le quartier. De nombreux toxicomanes viennent se piquer en pleine rue à la vue de tous, sans structure pour les accueillir. » Christian Estrosi lui répond : « Nous n’avons aucune obligation réglementaire en matière de prise en charge des toxicomanes. C’est la responsabilité de l’état et de l’agence régionale de la santé. La meilleure solution serait de transférer le CAARUD à l’hôpital Pasteur 2 et de répartir dans deux autres villes du département ces populations. » Parti sur sa lancée, le maire rappelle le travail insuffisant fait par le gouvernement en terme de sécurité à Nice.
Puis, très vite, la question des Roms resurgit comme par magie : « Il y a eu pour plus de 620 000 euros de dégâts suite aux récentes dégradations des gens du voyage. Sans mon intervention, l’état aurait laissé faire. Le même problème se pose aujourd’hui à Las Planas avec le campement installé illégalement. Je compte intervenir prochainement. Et de la même manière que vous avez aimé Les Arboras, vous allez adorer Las Planas. »
Pour ce dernier conseil municipal, les débats auront donc été houleux et particulièrement copieux avant les grandes vacances.. Preuve que les élus niçois ne sont pas pressés de se quitter à l’approche des municipales en 2014.
