Hier soir, au Théâtre de Verdure, place aux découvertes. A une surtout : Rover. Trois bonhommes qui ont donné la chair de poule au public digne de s’être déplacé.
La soirée démarrait avec Dallas Frasca, chanteuse australienne au rock puissant, avec un public intimiste. On s’en serait douté. Dès que ça ne passe en boucle en radio, ça ne déplace pas les foules. Malheureusement… Car la soirée proposait de jolies choses.
Venait en second Jil is Lucky, en espadrilles. Formation au départ locale même si on commence à bien entendre ce nom, entre autre pour leur « The Wanderer » utilisé dans la publicité « Flower by Kenzo« . Jil Bensénior, auteur-compositeur-interprète est accompagné de son frère aîné, Julien, plus connu sous le nom de « Bensé » pour assurer certaines lignes de basse, guitare et chœurs. Quatre autres musiciens les suivent : claviers, gratte, batterie, tout y est. Sauf les chaussures que le leader balance en arrière au beau milieu du concert. On apprend pendant leur set que Jil aime jouer chez lui, ne revenant pas si souvent « au pays ». Il nous raconte ses souvenirs de la prom’ où il nageait, faisait des rencontres, se battait à des heures un peu trop tardives, en sortant du vieux Nice. Il nous demande si on connait la place Garibaldi et la montée de Cimiez. Des fois qu’il y aurait des touristes vraiment perdus… 😉 Fidèle à sa casquette, il se réinvente pourtant en live, modifiant les versions studio de ses compos, d’un concert à l’autre.
Puis, attention attention, place à LA découverte de Crazy Week cette année : Rover. Timothée Régnier a passé son enfance à New York et c’est donc tout naturellement qu’il choisit l’anglais comme langue de prédilection. Il arrive sur scène, tout de noir vêtu, lunettes de soleil sur le nez, pour démarrer un concert avec quelque chose à la Elvis. Et là, c’est le choc. Une voix magique. Ça groove, ça passe du crooner dans les graves à la diva dans les aigus avec une attitude humble et une gentillesse qui crève les yeux. Chanteur et guitariste de son projet, le leader se fait accompagner d’un batteur dont on s’étonne encore au réveil de la vélocité et d’un bassiste dont l’instrument prédomine sur la plupart des titres. Un style bien particulier, une musique qui sort des sentiers battus, à écouter de toute urgence : www.deezer.com/fr/artist/406186
Le public espérait acheter un album à la sortie mais le groupe n’avait pas amené son stand de merch’. Une raison de plus de les aimer : ce ne sont pas des commerciaux. Ils viennent, ils jouent, ils partagent, ils profitent de l’instant présent, relevant même l’alignement de la lune avec la statue du parvis, improvisant des transitions fraîches et adaptées au décor. Un réel coup de cœur. Artistique et humain. « Tonight« , on savoure de s’être déplacés, pas en grand nombre, mais mieux vaut la qualité que la quantité, n’est-ce pas ?
Et pour finir, place aux Concrete Knives, un groupe de jeunes, excentrique, ça saute de partout sur la scène, ça colore le décor de par leurs tenues (pas des éclairages, trop peu présents) allant jusqu’aux pompes dorées/pailletées pour le chanteur/guitariste à la casquette rouge, ça passe de la pop gentillette pour ouvrir le concert à des sons quasi métalleux l’instant suivant. Et bien sûr, comme leur nom l’indique, là aussi ça chante en anglais. Il faut dire que réussir à faire sonner du français sur des airs de rock, ce n’est pas donné à tout le monde. Nous on en connait quand-même quelqu’uns qui réussissent cette prouesse… 😉
En tout cas ce soir, ça chantera in french : rendez-vous avec Raphaël et Olivia Ruiz pour un double plateau, précédés de Clarcèn en première partie. Ouverture des festivités à 19h30 au Théâtre de Verdure. La folle semaine continue !