Raphaël et Olivia Ruiz étaient attendus hier soir sur les planches du TdV de Nice, pour un double plateau mystique !
Raphaël, Haroche de son nom, au visage angélique, aux boucles blondes, aux yeux clairs, entre en scène muni d’une basse et donne le « la ». Le Vent (pas celui de l’hiver) se pointe pile à l’heure sur le festival pour faire valser la chevelure du chanteur qui en a fait de La Route depuis sa Caravane. Et pourtant, Raphaël parait toujours aussi intimidé, ému, regarde le plus d’individus possible, rapidement dans les yeux. Quelque chose se passe. Alors, bien sûr, ce n’est pas sa musique qui fait danser les foules, ce serait plutôt une messe divine qu’il faut écouter avec attention, bien que le mot soit sans doute mal choisi puisque l’auteur dit lui-même qu’il n’est pas si idiot pour croire à la vie après la mort. Alors la messe, la religion, tout ça, c’est un peu loin de son « dans 150 ans, on ne s’en souviendra pas (…) » mais, qui sait, après tout. « Alors, souris ! »
Ce qui l’emporte dans la musique de Raphaël, c’est de loin le texte. L’artiste a des choses à dire, à la fois belles et douloureuses. Mais il le fait toujours accompagné d’un instrument. Basse en intro donc, puis Fender électrique rouge, acoustique à 12 cordes et même harmonica, accompagné de 3 musiciens. On ne fera qu’évoquer les soucis de Larsen au tout début du concert qui obligent le chanteur à stopper sa 2ème chanson, échangeant avec son ingé son à l’autre bout du théâtre et permettant finalement l’échange avec le public qui répond aux « vous aussi vous l’entendez?« . Lançant ainsi Raphaël sur d’autres confidences : « je viens en train parce que j’ai un peu peur de prendre l’avion. Sauf que de la scène j’en ai déjà vu 3 passer tout près, juste au dessus, là. C’est la 1ère fois que je prends autant de risques pour jouer« . Mais « ne partons pas fâchés« , l’artiste saura vite en faire abstraction pour se concentrer sur sa musique et lever tout le public d’assis sur ses derniers morceaux plus pêchus. Un bel artiste.
La nuit tombe, le soleil se cache, les boucles blondes également. Dans la pénombre entrecoupée d’éclairs blancs, une silhouette à faire damner les saints apparait. Sautillante, pétillante, cheveux secoués dans tous les sens, robe noir et lèvres rouges, Olivia Ruiz nous embarque dans sa tourmente. On la suivrait jusqu’en enfer tellement cette fille en jette ! Elle séduit tout le monde en quelques secondes, hommes, femmes, enfants, on reste bouche-bée devant tant d’assurance et une gestuelle bien à elle. Et si hier nous étions tous passés de l’autre côté ? Sauriez-vous choisir, vous, entre l’enfer et le paradis? Les deux shows sont très différents mais les deux ont leur charme certain. La belle brune à l’accent de Carcassonne envoie rapidement ses plus grands succès, gardant toutefois son 1er pour la fin. Elle nous confie que sur son dernier album il y a une chanson qui, pour la 1ère fois, ne la cache pas derrière un personnage. Une chanson dans laquelle elle lui dit « j’avance pour que tu sois fière de moi, j’avance, je n’ai plus peur quand tu n’es pas là » : « Volver« . Après un concert entièrement théâtral, on se retrouve face à ce petit bout de femme qui se livre à cœur ouvert et on l’applaudit très fort pour cette mise à nu. N’oublions pas de rendre hommage comme il se doit à ses excellents musiciens, le mot est faible, ce sont des tueurs ! Assurant les classiques des instru’ mais proposant également une sacré originalité en sortant un archet sur la basse, une scie qui reproduit les sons d’un thérémine, un ukulélé, un banjo… Quelle prestation remarquable !
Le public n’est pas prêt de l’oublier !
Mais ce n’est pas encore fini.
Il reste une soirée sur la Crazy Week. Rendez-vous ce soir avec Ben Ellis puis Imany pour clôturer cette 14ème édition variée. Et, info toute fraîche, pour terminer en beauté, le festival vous offre deux places pour le prix d’une (rendez-vous sur place, à la billetterie, à partir de 18h30). N’oubliez pas de passer sur le facebook du festival pour partager vos impressions : https://facebook.com/crazyweek2013