La politique devrait être l’énonciation des valeurs, des idées et des programmes d’application de celles-ci. Bref, une vision de la société et de l’homme en tant que sujet individuel et collectif.
La Une de l’hebdomadaire de la droite conservatrice Valeurs actuelles ( qui de plus est, promue via tweet pour encourager le voyeurisme et la polémique) qui annonce un dossier sur les Roms et les gens du voyage montre bien que l’information se dégrade pour vendre quelques exemplaires de plus, quitte à survoler bien des principes pour aller de l’avant, coûte ce qui coûte !
Nous sommes tous républicains, soucieux de l’application de la loi. par tous et de la même manière. Les Roms et les Gens du voyage ne doivent faire l’objet ni de laxisme, ni d’une stigmatisation ou d’un acharnement quelconque. La loi, rien que la loi mais toute la loi, identique pour tous et pour toutes.
Il faut cesser d’entretenir et d’alimenter le ressentiment à l’égard d’une partie de la population et se comporter enfin en citoyens républicains en cessant tout discours populiste.
Par contre, la surenchère verbale laisse à penser ce que peut devenir le débat public et avec quelle vitesse, et dans quelles proportions, il peut se dégrader. Cela donne à voir, enfin, comment le vivre ensemble peut être mis en péril.
Les mots ne sont pas que des mots, ils peuvent avoir des conséquences graves. Et il faut espérer sincèrement que les débordements auxquels nous assistons resteront uniquement verbaux.
Bien sur, on peut penser différemment et même à l’opposé. On pourrait même dire que c’est fondamental : Du doute et de son contraire, on trouve la voie pour faire avancer les choses. Halte à la pensée unique !
On a donc le droit de penser ce qu’on veut des Roms et des gens du voyage avec une seule limite : Le maintien du respect des droits fondamentaux de la personne, et, plus précisément « de l’homme et du citoyen », ainsi que le dit clairement la déclaration qui est à la base du droit moderne et de laquelle la France en est le berceau après la Révolution de 1789.
Chacun étant responsable de ses actes et de ses paroles, il serait bien que l’opposition qui en découle reste dans un contexte purement politique.
Chercher dans le cadre judiciaire des lois limitant la liberté personnelle ou l’affirmation de la raison et du tort, c’est juste confiner la bataille des idées entre les duellistes dans un schéma inapproprié.
Il ne faut pas lire « La phénoménologie de l’esprit » du philosophe allemand Fiedrich Hegel pour comprendre que les opposants-débatteurs en sortiraient grandis de ne pas en arriver là.