Exit Benoît Kandel et bienvenue à Philippe Pradal, c’est la synthèse de la synthèse d’un Conseil Municipal rendu amorphe par la démission, la veille, de l’ancien premier adjoint et son absence dans l’hémicycle, ce qui a permis d’éviter les classiques scènes de larmes de crocodile qui rendent ce genre de scénario souvent pathétique.
Voté à l’unanimité par la majorité municipale (Qui aurait eu le courage de profiter du vote secret pour s’offrir à la Sainte-Inquisition ?) et avec la non-participation au vote de la part d’une opposition plus « constructive » que jamais (seul Patrick Allemand accompagna sa déclaration d’une critique à l’eau de rose aux appels internautistes du Maire contre la Ministre de la Justice), l’élection de Philippe Pradal à la fonction du 1er adjoint n’a finalement offert aucune émotion.
Mais qui est Philippe Pradal le nouveau « bras droit » de Christian Estrosi (au sens propre comme au figuré puisqu’il siège à sa droite) ?
C’est l’homme de confiance, a voulu dire publiquement le maire de Nice. Et, il sera un homme de consensus comme il a voulu le montrer lui-même dans sa brève allocution adressée aux collègues du Conseil Municipal.
Il aura la main, comme déjà partiellement ces derniers temps, sur la gestion générale de l’administration, une vision transversale sur les grands dossiers des finances publiques et des sociétés municipales (La Semiacs où il remplacera son prédécesseur à la présidence du Conseil d’administration, des transports avec la nouvelle régie municipale, de Côte Azur Habitat en collaboration avec Madame Estrosi-Sassone).
Une sorte de Premier Ministre ou, vu son accoutumance avec le monde catholique, un secrétaire d’Etat comme on le trouve dans la hiérarchie vaticane.
Il sera surtout l’homme des chiffres qu’il maitrise parfaitement grâce à sa compétence professionnelle et sa capacité de présenter un bilan et à l’expliquer clairement, en se différenciant de la majorité des rapporteurs qui font une récitation du Saint-Rosaire, avec un ton trop souvent monocorde, d’un texte préparé par les services administratifs.
Avec lui, Christian Estrosi, s’est octroyé les services d’un gestionnaire de qualité et, en perspective, d’un arbitre pour les temps difficiles en terme de finances publiques qui s’annoncent à l’horizon et qui demanderont une extrême rigueur.
Si Philippe Pradal n’est pas à inscrire dans la catégorie des hommes politiques de profession, exerçant celle d’expert-comptable et de commissaire aux comptes, ayant une âge qu’on appelle de raison, il apportera certainement dans sa nouvelle fonction, nous en doutons pas, sa culture sociale et son éducation de l’attention envers les autres. Ce qui sera plus que bénéfique à certains de ses collègues.
Etant passionnée de rugby, il sait que le jeu sera viril mais ( on l’espère) correct, comme on disait autrefois des rudes empoignades pendant les matches. L’essentiel sera pour lui de ne pas confondre, fidélité et loyauté parce si cette dernière est une vertu essentielle dans les rapports hiérarchiques et le jeu collectif, la première est celle qu’on demande aux animaux apprivoisés.
Reste à mieux comprendre quels seront ses rapports avec Christian Estrosi dont on connait la volubilité vis-à-vis des collaborateurs : Sera-t-il un choix temporaire ou dans la durée de la seconde mandature du Maire sortant et… futur ?
