La publication du rapport des inspecteurs de la Banque d’Italie, qui a mis en évidence les lacunes du système de gestion et de contrôle de cette banque régionale (parmi les 10 plus importantes du système bancaire italien) , a provoqué un véritable coup de tonnerre avec la démission du Conseil d’Administration en place et la convocation d’une Assemblée Générale pour le 30 septembre. Les administrateurs seront remplacé par d’autres dont 2 qui représenteront son deuxième actionnaire, la BPCE.
Cette nouvelle resterait une simple information très répandue dans la presse italienne si le rapport de la Banque d’Italie n’avait pas été mis à la disposition du Bureau du Procureur de la République de Gênes et le parquet a mis en action une enquête confiée à la Guardia de Finanza (La branche militaire du Ministère de l’Economie qui enquête sur toute présomption de délit financier). Et bien, ce rapport « ferait état » d’opérations « peu claires » qui seraient imputées à la succursale niçoise de cette banque.
Avec la prudence que les mots qui s’imposent, une ombre de blanchiment planerait sur certaines opérations ainsi que sur le non respect des directives européennes en la matière.
On n’ira pas plus loin parce que la matière est délicate et il vaut toujours mieux attendre que les faits, s’il y a lieu, suivent les suspicions. Mais, n’en reste pas moins que l’on doit constater la porosité du territoire azuréen à ce genre d’activité illicites.
Il est vrai que la proximité du paradis fiscal monégasque ne peut qu’avoir des effets sur sa proche périphérie comme l’a montré l’enquête sur le récent scandale qui a intéressé le système bancaire du Vatican. De plus, les infiltrations de la N’dragheta calabraise dans la province d’Imperia et le contrôle de l’économie de ce territoire fait que beaucoup d’argent devient disponible pour des opérations et investissements au delà de la frontière. La caractéristique de l’économie azuréenne, immobilier et commerce, en sont les cibles idéaux et préférés.
Reste que ce genre d’activité demande une solide organisation « in loco ». Et normalement ces « hommes en gris » ne s’habillent pas souvent avec le bleu de chauffe !