Les faits n’ont besoin d’aucune explication. C’est une tragédie humaine pour deux personnes : L’une, un jeune qui avait pris le mauvais chemin, payant très chèrement, trop chèrement sans doute, la faute grave, un vol, qu’il venait de commettre. L’autre, un simple commerçant, qui paie et paiera un geste, fruit de la réaction immédiate quand le sang monte à la tête et que l’on perd sa faculté la plus précieuse : La capacité de raisonner.
Mourir, à 20 ans, pour un braquage d’une valeur quasi-dérisoire. Tuer, quand on est un bon père de famille, sans savoir tirer et juste pour réagir avec rage ! Deux vies brisées, celle de celui qui n’est plus et celle de celui qui se demandera toute sa vie : Quel démon a armé ma main?
Laissons aux enquêteurs et aux juges la charge d’appliquer ce que le prévoit la loi.
Pour le commerçant, qu’il soit déchargé de toute responsabilité ou condamné, lourde sera la peine qu’il portera dans sa conscience et le remord qui l’accompagnera toute sa vie.
Laissons à ceux qui ont une responsabilité ou un rôle dans la vie publique de s’exprimer. Ils l’ont fait et c’est dommage que leurs paroles soient en fonction de leur intérêt politique. Quel cynisme !
Ce qui est est important est l’aspect humain et nous voulons exprimer ici toute notre pietas. D’un point de vue chrétien pietas est dans une relation de quasi-synonimie avec misericordia et humanitas.
Ce sont ces sentiments qui nous inspirent que le braqueur et le commerçant sont peut-être, l’un et l’autre, victimes d’une même tragédie.
Communiqué de Christian Estrosi, Maire de Nice
Selon les premiers éléments de l’enquête portés à ma connaissance, un commerçant de la rue d’Angleterre se serait fait braquer* ce matin lors de l’ouverture de sa boutique par deux individus lourdement armés.
Ce dernier aurait fait usage d’une arme pendant la fuite des braqueurs. L’un des deux auteurs présumés est décédé. Les images des différentes caméras de la ville sont bien évidemment à la disposition de la police judiciaire pour faire toute la lumière sur ce drame.
La mort d’un homme est toujours une tragédie quelles que soient les circonstances. Mais il faut malgré tout comprendre la situation. Les commerçants vivent dans l’angoisse de subir un braquage ou une agression, souvent pour quelques centaines d’euros, partout en France.
Après Marignane, c’est maintenant à Nice qu’un citoyen se fait justice. Ces évènements prouvent malheureusement que les français ne croient plus en leur justice et que la politique pénale menée par le Gouvernement conduit à creuser davantage ce fossé.
Au moment où l’Etat se félicite des résultats obtenus en matière de lutte contre la délinquance dans notre département, je constate pour ma part que les braquages ont été multipliés par quatre depuis mai 2012. Cette situation est intolérable.
J’appelle le Gouvernement à prendre des mesures fermes et rapides en faveur des commerçants. Dans notre République, c’est à l’Etat, c’est la Police Nationale qui est détentrice de la violence légitime. Il serait intolérable qu’en raison de l’impuissance du Gouvernement à endiguer la violence, les citoyens se fassent justice eux-mêmes.
Je tiens à faire part de ma plus vive émotion suite au braquage qui s’est produit ce matin ( ndlr: hier) à Nice. L’enquête permettra d’établir les conditions exactes dans lesquelles s’est déroulée véritablement cette fusillade.
Je comprends les réactions et témoignages des commerçants et bijoutiers azuréens qui vivent désormais dans la peur de l’agression.
Le fait qu’un commerçant, victime de plusieurs actes délictueux, soit amené à faire l’usage de son arme à feu démontre, hélas, la perte de confiance de bon nombre de nos concitoyens dans les institutions qui doivent les protéger. Le complice du braqueur tué ce matin doit être activement recherché pour être présenté au plus vite à l’autorité judiciaire et répondre ainsi de ses actes.
Je demande enfin à ce que le Gouvernement prenne toutes les dispositions utiles pour assurer la sécurité et la tranquillité des commerçants des Alpes-Maritimes, victimes de la recrudescence des vols et des agressions armées.
Eric Ciotti, président du Conseil Général
Ce matin ( ndlr: hier) , en plein centre de Nice, une nouvelle bijouterie a été la cible de deux braqueurs dont l’un d’eux a été abattu par le bijoutier au moment où il s’enfuyait sur un scooter.
Il y a quelques jours à peine, dans les Bouches du Rhône, l’intervention d’un citoyen à la suite d’un autre braquage, s’est terminée par sa mort. Cette fois ci, c’était lui qui avait été abattu par le braqueur.
De plus en plus, on sent monter une telle exaspération chez les gens qu’ils sont déterminés à se faire justice tout de suite. C’est pourquoi, il est bon de rappeler qu’il existe une justice et une police dans lesquelles il faut avoir confiance car ces interventions « reflexes » sont dangereuses, non seulement pour les protagonistes, mais aussi pour les passants et citoyens qui n’ont qu’un tort : se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.
Patrick Allemand, Président des groupes « Changer d’ère » et « Socialistes, Verts et Républicains »
Je tiens à adresser mon plus entier soutien au courageux bijoutier de la rue d’Angleterre et à ses proches. Le collectif contre l’insécurité « Ahura Basta », dont je suis membre, se tient prêt à apporter toute aide juridique, financière et morale à celui que nous considérons comme la seule victime dans cette tragique affaire : le commerçant attaqué par deux malfrats armés.
Une pétition de soutien sera lancée dans les heures qui viennent par le collectif « Ahura Basta ».
Si je comprends la nécessité d’une enquête, je considère que cela serait un message déplorable envers les citoyens et envers les criminels que ce soit une fois de plus un citoyen se défendant qui soit poursuivi par la justice.
Les pouvoirs publics (locaux et nationaux) qui ne sont plus capables d’assurer la sécurité des Français ne peuvent pas, en plus, exiger d’eux qu’ils continuent de se laisser faire. Doit-on rappeler la mort tragique d’un bijoutier voici moins de deux ans à Cannes ?
Ce braquage vient une fois de plus témoigner du climat de violences qui règne en plein centre de Nice.
Pour Christian Estrosi, les seules caméras qui fonctionnent ce sont celles des plateaux de télévision, pas celles dont il prétend qu’elles peuvent assurer la sécurité des Niçois !
Philippe Vardon,, Président de Nissa Rebela
