La galerie contemporaine du musée d’art moderne innove en présentant la collection ‘L.G.R’. Ce ne sont ni une école, ni un artiste qui sont offert à l’œil indiscret du public, mais les collections de trois passionnés de l’histoire de l’art. Laurence Climbeau,
Roland et Gaétane Botrel ont réuni les fruits de leurs passions, leurs collections et présentent une trentaine d’œuvres de divers artistes de la seconde moitié du XX° siècle. La ligne directrice de ces tableaux, dessins, sculptures et portraits obéit au concept de figuration narrative.
Des artistes comme : Valerio Adami, Edouardo Arroyo, Errô, Jacques Monory, Bernard Rancillac et Hervé Télémaque représente cette partie de l’exposition. Le second chapitre nous invite à découvrir des artistes indépendants et ne se rattachant à aucun mouvement : Pierre Buraglio, Erik Dietman, Paul Rebeyrolle et Yan Pei-Ming.
Entre ces deux faces de l’exposition, le visiteur se retrouve confronté à la mythologie, au questionnement, à son existence et l’essence de son devenir. C’est donc tout un voyage, dans l’histoire de l’homme, de la mythologie où Jupiter dévore ses enfants et de l’art, que cette exposition nous offre.
Il ne faut pas regarder avec notre œil matériel ces œuvres, la simple vision primaire nous déconcerterait, mais on doit tout d’abord les comprendre, et les décortiquer.
Pour donner une conclusion à ces œuvres, il faudra se replacer dans le contexte de ces années soixante avec les premiers échos du rejet de la société de consommation. Mai 1968 n’est pas très loin. Le mariage de la carpe et du lapin où la carpe semble triompher, est un bel exemple du rejet des convenances d’une société où il faut avant tour consommer.
En ce début de XXI° siècle, ces cris d’alertes d’artistes, avertissements donnés il y a quarante ans, trouvent aujourd’hui toutes leurs véracités devant les dérives inquiétantes de notre société. Ces artistes avaient peut-être raison et du pop art à la figuration narrative, il y avait, on a négligé cette bouée de sauvetage, les réponses à notre questionnement actuel sur le devenir de notre société en décomposition, victime de la consommation à outrance.
Erik Dietman nous offre la conclusion avec la tasse du soir, tête de mort symbolisée sur une tasse de café. Le soir, la nuit, la mort et la fin du voyage.
Cette exposition est visible du mardi au dimanche à la galerie contemporaine du MAMAC place Yves Klein ce jusqu’au 5 janvier 2014
Thierry Jan