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24 novembre 2024

Italie : Le crépuscule du Cavaliere, l’Europe peut respirer !

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Désavoué par une partie de ses proches, qui l’ont contraint à voter la confiance au gouvernement d’Enrico Letta, et en passe d’être évincé du Sénat, qui décidera ce 4 octobre de le déchoir ou pas de son mandat, Silvio Berlusconi se dirige vers une inéluctable sortie de scène.


Pour la première fois depuis vingt ans, la crise politique a été évitée, non pas grâce ou malgré Berlusconi, mais dans l’indifférence absolue de ce qu’a pu faire ou ne pas faire le Cavaliere, prisonnier depuis des jours d’une spirale infernale qui l’a fait changer de position au moins une dizaine de fois.

Le fait qu’à l’issue d’une journée parlementaire mouvementée, le leader du centre-droit, comme pétrifié, ait annoncé personnellement au Sénat, à la surprise générale, qu’il voterait la confiance (alors qu’il avait ordonné la démission de ses ministres le 28 septembre et qu’il avait demandé peu de temps auparavant à ses sénateurs de voter la défiance), n’a eu aucune influence sur l’issue de la partie de poker complexe qui s’est jouée ces derniers jours.

Les dés étaient d’ores et déjà jetés, depuis que les dissidents du PDL avaient annoncé qu’ils ne lâcheraient pas le gouvernement, lequel pouvait ainsi compter sur l’appui d’un nombre suffisant de parlementaires pour lui assurer une nouvelle majorité au Palazzo Madama [le siège du Sénat].

Ainsi, la pièce maîtresse de tous les chapitres politiques de ces vingt dernières années, le leader qui était toujours parvenu à jouer un rôle déterminant non seulement dans son propre camp mais également dans le camp adverse, est devenu partout superflu.

Son leadership charismatique, qui jusqu’au 30 septembre au soir, lui avait permis d’éviter toute forme de débat interne, a subitement volé en éclats.

Evaporé en un clin d’œil. Tourné en bourrique, déboulonné par les bordées d’injures des électeurs de centre-droit sur Internet.

Et il ne fait aucun doute que [le vice-président du Conseil et numéro deux du PDL] Angelino Alfano a joué un rôle clé dans cette crise.

Celui a qui le Cavaliere reprochait le manque de « quid’ (épithète pour …adultes) , à cette fois-ci démontré qu’il en avait en abondance! En plus, M. Berlusconi avait oublié que Alfano est un pur produit de la politique… sicilienne!

Au-delà des louvoiements et de la crise d’un leadership usé depuis longtemps était déjà inscrit dans les prémices de l’ouverture politique.

La naissance, avec la bénédiction du président de la République, Giorgio Napolitano, d’un « axe d’urgence » qui s’est révélé inoxydable entre Letta et Alfano, les Castor et Pollux du gouvernement.

Il est trop tôt pour dire jusqu’où nous mènera un épisode de cette importance, qui ne fut soudain et surprenant qu’en apparence.

Mais il est inutile de se le cacher : le poids de la tradition italienne et des protagonistes de cette nouvelle phase ne devra pas être sous-estimé.

En fait, il y a un parfum de Démocratie-Chrétienne ( la fameuse « baleine blanche » soit le parti qui a dominé pendant plus de 50 ans la vie politique italienne et au sein duquel les deux nouveaux leaders ont été formé) dans cette phase de la politique italienne.

Les italiens peuvent maintenant envisager une compétition entre un centre-droit et un centre-gauche profondément plus proches de ceux qui s’affrontent dans la plupart des pays d’Europe.

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