D’aucun se demanderont pourquoi ce titre, pourquoi ‘50’ et pourquoi des roses blanches ? La réponse est simple: à l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort d’Edith Piaf, Gil Fiorini, le curé qui rend grâce au Seigneur avec sa voix de chanteur, a célébré, jeudi dernier, une messe pour lui rendre hommage.
Déjà on comprendra le chiffre, quant aux roses, symbole de pureté et de Thérèse de Lisieux, elles sont aussi l’expression de la beauté, de l’art et du génie.
La couleur blanche fut celle de la messe, Monseigneur Jean Louis Gazzaniga, vicaire général ,décida de cette teinte et non du violet traditionnel des offices en la mémoire de défunt. Le blanc s’imposait, Piaf fut guérie par la Sainte de Lisieux alors qu’elle était enfant.
Dans son homélie le Révérend Père Yves Marie Lequin, aumônier des artistes souligna la vie de cette chanteuse des rues qui devint une star mondialement reconnue. Un petit bout de femme dira au tout début de la messe le Père Gil Florini : « 1m47, 32,5 de pointure ! »
Et pourtant quelle voix ! Ses chansons furent interprétées par le père Gil tout au long de la messe. Mea Culpa durant le rite pénitentiel, Les 3 cloches à la méditation, des variations sur divers chansons après l’homélie. Mon Dieu rendez le moi mon amoureux à l’offertoire. La communion avec Exodus et le renvoi achevait cette messe au rythme de : Non je n’ai rien oublié.
A quoi ça sert l’amour ? Demandait Théo Sarapo, « Je ne sais pas répondait Edith, mais la vie sans l’amour ça ne sert à rien… » Tout est dit dans cette réponse. Les portraits de Sainte Thérèse de Lisieux et de la Môme Piaf trônaient dans le chœur et les officiants tous de blancs vêtus, symbolisait cet hymne à l’amour, l’amour qui guida toute sa vie ce petit bout de femme, une géante de la scène et une voix qui sortait des tripes.
Elle vivait ses textes, ne le récitait pas, ne les interprétait pas, ils étaient son rythme et sa vie, une vie bien courte, cinquante ans après sa mort, Piaf est toujours là, elle lève le rideau après s’être signée, embrassée sa médaille de Sainte Thérèse, elle entre en scène et hypnotise le public.
Cette messe d’hommage, on la vit, la sentit, elle était là pour chacun d’entre nous. Saint Pierre d’Arène paraissait trop étroite, avec ce public dont certains étaient débout au fond de la nef. « Je ferai pleuvoir des roses sur la terre. » disait Thérèse de Lisieux. Ce soir-là, elles ont chu en chacun d’entre nous.
Thierry Jan