Après l’élection cantonale de Brignoles, le ton se durcit et malheureusement on glisse vers la surenchère sécuritaire. Et dire qu’il faut attendre encore encore cinq mois jusqu’aux prochaines municipales… Que vont apporter ces dernières semaines ! « Silent enim leges inter arma », disait Cicéron qui s’y connaissait!
Le maire de Nice, Christian Estrosi, vient de prendre un arrêté pour que les commerces de vente à emporter et les salons de coiffure de la rue Trachel, Vernier et des alentours ferment leurs portes à 21 heures. Pourtant, le tribunal administratif, il y a quelques mois, avait déjà rejeté la fermeture des épiceries avant 0h30.
Par cet arrêté, le maire de Nice vient de reconnaître, que malgré ses 744 caméras et 380 policiers municipaux, et malgré ses déclarations sur sa capacité à protéger les Niçois, il est incapable de faire régner l’ordre dans deux ou trois rues du centre ville. Pour ramener le calme, il prend un arrêté d’exception, et décide de faire disparaître le commerce de proximité dans ce quartier.
Si l’on pousse cette logique jusqu’au bout, il faudra alors fermer certaines rues à la circulation pour éviter les doubles files, ne plus recevoir de grands événements dans notre ville pour éviter les embouteillages, ou encore vider nos appartements des objets précieux pour éviter de se faire cambrioler !
Une ville a besoin de sécurité. La priorité en matière de sécurité, c’est de prévenir et surtout de punir celles et ceux qui ne respectent pas la loi et créent le désordre.
Il ne s’agit pas de sanctionner les consommateurs qui ont besoin de commerces de proximité. Il ne s’agit pas non plus de pratiquer une punition collective qui détruirait l’outil de travail des commerçants honnêtes, qui sont déjà eux-mêmes victimes de cette insécurité.