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22 novembre 2024

Christian Estrosi passe à l’attaque et dénonce son ras-le-bol fiscal

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On sait que le maire de Nice, Christian Estrosi, est un fan de sport, de football et particulièrement de son Gym’… Ce qu’on ne savait pas par contre, c’est qu’il était un fan (certainement sans le savoir) du fameux entraineur brésilien Gentil Alves Cardoso*, , celui qui, dans les années 40 et 50,, révolutionna le football brésilien par le principe dont il fut l’inventeur “A melhor defesa é o ataque”., slogan qui n’a pas besoin de traduction particulière. Le coach brésilien était aussi connu pour sa particularité d’entrainer à l’aide d’un mégaphone avec lequel il donnait ses consignes aux athlètes.


estrosi-8.jpg Christian Estrosi , lui, préfère, modernité oblige, le micro, même si le but est le même : L’un voulait que ses joueurs suivent ses tactiques; l’autre a comme ambition de convaincre ses auditeurs et les citoyens que ses analyses et propositions sont les bonnes.

Pourquoi ce parallélisme ?

Dans le cas qu’il nous intéresse, celui du maire de Nice, la tactique de jeu en vue des élections municipales 2014 est claire : Attaqué par l’opposition de droite et de gauche sur la situation des finances et de l’endettement**, la contre-attaque est la meilleure façon de renverser le jeu et d’essayer de mettre les adversaires en porte-à-faux.

Au lieu de se défendre et de se justifier, Christian Estrosi charge, en prétendant que les futures difficultés budgétaires ne sont que la conséquence des décisions d’autrui, donc la responsabilité n’est pas la sienne. Bien au au contraire, il en est la victime.

Simple, non ?

Voici, en synthèse, le sens de la présentation des situations de la ville et de la métropole (l’une s’intégrant à l’autre) qui a un diagnostic net : Une politique fiscale locale vertueuse contre une politique fiscale gouvernementale désastreuse.

Vrai ? Faux ? Chacun aura sa réponse mais le but est certainement un autre. Électeurs à vos marques !

La parole est donc donné au Maire de Nice et Président de la Métropole : « En deux ans, le Gouvernement de M. AYRAULT aura augmenté de 23% le montant de l’impôt sur le revenu, en rabotant un maximum de niches fiscales et en reniant le pacte familial.

A cela il faut ajouter la hausse des taux de TVA, qui s’appliquera dès le 1er janvier prochain, ou encore les « mesures-surprises » de la loi de financement de la sécurité sociale, telles que la taxation des instruments d’épargne tels que les vieux PEA.

Et je n’aborde pas la fiscalité sur les entreprises qui est dénoncée par toute la presse économique et qui va nuire à la compétitivité économique de notre pays.

Alors que le Gouvernement mène une politique fiscale désastreuse, rappelons une bonne fois pour toutes que la Ville de Nice n’a pas augmenté ses impôts depuis 4 ans.

De 2010 à 2013, le conseil municipal a donc laissé ses taux de fiscalité inchangés. Les délibérations relatives au budget le prouvent très clairement. Alors que les lois de finances successives ont mécaniquement fait augmenter les bases, et donc les impôts locaux, de +7%.

Vous le savez certainement, le Gouvernement Ayrault a acté la baisse de 1,5 Milliards d’euros des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales en 2014, puis une nouvelle baisse de 1,5 Mds€ en 2015. Pour la Ville de Nice, cette baisse devrait avoir un impact de plus de 7 M€ sur les dotations qui nous sont attribuées. Et nous subirons une baisse supplémentaire de 7 M€ en 2015″.

Voilà en ce qui concerne le réquisitoire anti-gouvernemental de Christian Estrosi.

Avec tout de même quelques trous de mémoire : Sur le plan national, l’héritage à la charge du gouvernement actuel des dix ans précédents qui n’ont pas été ce qu’on appelle un modèle de gestion avec une aggravation du déficit de 600 milliards lors du dernier quinquennat (et, au passage, la participation de Christian Estrosi à trois des gouvernements) ; et sur le plan local, l’augmentation des impôts communaux de 14,8 % lors du budget 2009 qui s’est bien évidemment répercuté sur les années successives dans la base de calcul.

La croisade anti-impôts de Christian Estrosi est-elle inspirée des théories de l’économiste Arthur Laffer qui avait connu une certaine notoriété dans les années 70 en préconisant une baisse du taux d’imposition pour obtenir, in fine, un surcroit de rentrées fiscales et donc une capacité de dépense plus grande?. Ce paradoxe sera appelé la courbe de Laffer.

En appliquant les conseils de Laffer, le président Reagan, qui en fit son conseiller économique, décida de réduire fortement les prélèvements obligatoires mais les rentrées fiscales annoncées ne furent pas au rendez-vous. Par contre, le déficit américain explosa et ce fut le début du déséquilibre financier toujours présent dans l’économie mondiale.

Le problème de fond est que tout le monde est contre le trop d’impôts, mais, nous sommes dans l’obligation de rappeler au maire de Nice que personne n’a réussi à déterminer clairement le taux d’imposition optimal. Donc, en cette absence, trop d’impôt tue l’impôt est un slogan qui n’a aucune signification sauf celle de bien résonner aux oreilles de ceux qui normalement sont très actifs dans l’exercice d’optimisation fiscale

Donc, il serait préférable que Christian Estrosi soit tout au moins aussi indulgent avec ce Premier Ministre en exercice qu’il l’avait été avec les anciens premiers ministres des gouvernements précédents, dont il faisait partie, ou de ceux qu’il soutenait en tant que membre de la majorité parlementaire. Les uns et les autres faisant figure de ceux que Virgile appelait  » rari nantes in gurgite vasto »

Pour en revenir aux conséquences budgétaires à la Ville de Nice, elle va donc perdre 10 M€ de marge de manœuvre budgétaire en 2014 en raison de ces mesures gouvernementales. Pour la Métropole, les mêmes causes produisant les mêmes effets, ce seront 10 à 12 M€ de marges de manœuvre confisquées par l’empilement de ces mesures gouvernementales.

S’ il vaut toujours mieux avoir un budget plus large que restreint, avec une assiette annuelle de plus ou moins 700 millions, 10 millions ne représentent guère plus de 1% de réduction, ce qui devrait être maitrisable sans tomber dans le catastrophisme et dans le black-out du correct fonctionnement des services.

Nous sommes sûrs que le Maire de Nice, avec les conseils de son premier adjoint, particulièrement compétent en la matière, saura trouver les solutions justes et adéquates pour un budget équilibré et performant.

Sinon, on saurait obligé de modifier son slogan de  » Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis »…

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