Quand un derby chasse un autre. Une semaine après la victoire probante face à l’Olympique de Marseille, l’OGC Nice va défier Bastia dans son antre de Furiani. Véritable rencontre traquenard, cette confrontation en terre corse s’annonce compliquée pour une équipe niçoise en grande difficulté loin de ses bases.
Sur une échelle de rencontres à forte rivalité en France, le derby Bastia-Nice arrive en très bonne position. De par son histoire et sa capacité à dépasser le cadre du football, l’antagonisme entre le Sporting club de Bastia et l’OGC Nice possède une place à part dans le paysage footballistique français.
Dès les années 70, les premières tensions se font sentir. De nombreux corses viennent étudier dans la cité azuréenne et ils sont également présents en nombre à chaque match de Bastia au Stade du Ray. A l’époque cette jeunesse corse exilée n’hésite pas à revendiquer certaines idées politiques en faveur d’une plus grande autonomie de l’ile. Le football et les rencontres face au voisin niçois considéré comme « bourgeois » sont le théâtre de scènes de violences et d’affrontements spectaculaires sur et en dehors du terrain.
Les années 90 verront également plusieurs matchs entre les deux équipes confirmer la haine présente entre les deux camps. La remontée en division 1 de l’époque, du club niçois en 2002 amène la ligue à prendre des sanctions contre les supporters suite aux nombreux débordements lors des rencontres entre les deux clubs. L’apogée se situe en 2004 où le port de Bastia se transformera en « petit Bagdad » avec un accueil plutôt musclé des bus de supporters niçois.
Aujourd’hui les fans azuréens sont interdits de déplacement et inversement lors du match retour. Sur le terrain, la réalité est tout autre. L’OGC Nice peut paraître favori au vu des derniers résultats des deux équipes. Mais, les statistiques ne sont rien face à la ferveur d’un stade. Les joueurs de Claude Puel en savent quelque chose, eux qui sont invaincus dans leur Allianz Riviera. Devant 16 000 Bastiais chauffés à blanc, les hommes de Claude Puel devront avoir les nerfs solides. Les supporters corses attendent beaucoup de cette rencontre de par l’adversaire mais également suite à la catastrophique prestation de leurs protégés sur le terrain du PSG (défaite 4 à 0).
Fréderic Hantz pourra compter sur le retour de Sebastien Squillacci et les bonnes prestations affichées à domicile (3 victoires et 1 nul sur 4 matchs) pour satisfaire son public. Le groupe niçois est prévenu. Tout autre résultat qu’une défaite confirmerait définitivement les ambitions européennes d’un « gym » séduisant jusque-là. L’enjeu est donc grand pour les deux équipes, à la hauteur de ce match si « particulier ».
