Monaco-Nice est une rencontre de football particulière. Un matche tendu à l’extrême où la victoire est essentielle pour le moral des troupes. Le derby de samedi ne dérogera pas à la règle. Les deux équipes, à qui on promettait une saison faste, se retrouvent étonnamment dans les profondeurs du classement de L1. L’ASM, la lanterne rouge, accueille les Aiglons de l’OGC Nice en léger regain après la victoire face à l’OM mais tout de même 17ème.
Le club du Rocher traverse une crise née, alors que tout allait bien, au soir d’une défaite contre Porto en finale de Ligue des Champions à Gelsenkirchen le 21 mai 2004. Didier Deschamps était alors un entraîneur magicien. En quelques tours de magies, il avait soudé un groupe. Les onze ou seize joueurs ne faisaient qu’un. Une éternité !
Pourquoi ? Parce que…pas vraiment de réponses précises. Les réponses restent des questions comme pour quelqu’un en pleine dépression. Pourquoi les joueurs ou les entraîneurs (Guidolin et Boloni) ne parviennent pas à s’acclimater ? Pourquoi faire toujours les mauvais choix ? Pourquoi Marco Di Vaio est si maladroit ? Pourquoi Gaël Givet, Lucas Bernardi, Flavio Roma, les rescapés de la fameuse finale, paraissent désemparés et démotivés ? Pourquoi l’erreur de casting Vieri semble se répéter avec le géant tchèque Koller ? Au jeu des questions plusieurs titres :
« Qui veut gagner des millions ? » : Les mauvaises langues diront que les joueurs viennent juste profiter de l’argent et du soleil de la principauté.
« Le Maillon faible » : Les observateurs privilégiés (supporters ou journalistes) n’ont eu de cesse de trouver des bouc émissaires : les joueurs mais aussi Didier Deschamps, Francesco Guidolin, Laszlo Boloni les entraîneurs successifs et Gérard Brianti et Michel Pastor les dirigeants. On a l’habitude d’employer le mot crise. Cette fois-ci il peut être idéalement utilisé. Laurent Banide a la lourde tâche avec ses frêles épaules de devoir remettre ce club. Et rien de tel qu’une victoire contre le voisin Niçois samedi.
Crise. A Nice, on ne la connaît pas. Même lorsque les aiglons couraient après leur première victoire et occupait le dernier strapontin de Ligue 1, le président Maurice Cohen s’est montré déterminé à rassurer son entraîneur Frédéric Antonetti. Les oreilles des joueurs ont parfois sifflé. Les supporters ne cachent pas à Matt Moussilou, le gros transfert Niçois, leur déception. Ils regrettent de ci de là certains départs. De manière générale, la maison Rouge et Noir est resté solide. Il n’y a jamais eu le feu. Un brin de malchance arbitrale, un calendrier difficile, des défaites in extremis : les Niçois ont subi de plein fouet les aléas du football qui, dit-on, s’équilibre à la fin du championnat. La chance a enfin souri aux hommes du nouveau capitaine Abardonado dimanche dernier contre l’Olympique de Marseille. L’arbitre n’a pas omis de siffler un penalty en toute fin de rencontre. L’OGC Nice l’emporte 2 à 1, sort de la zone de relégation. Il s’offre un peu de sérénité pour le déplacement au Stade Louis II.
Ils seront soutenus par leurs supporters qui occuperont en masse les tribunes du stade de la Principauté. Cette enceinte où ils n’ont pas connu la défaite depuis la saison 1996-1997. Les jeunes supporters sont toujours revenus dans la capitale azuréenne sourire aux lèvres et plein de fierté d’avoir terrasser ce club voisin qui régnait sur la région, brillait en France et en Europe. Ils vibrent encore de l’exploit du 2 octobre 2004 où l’étoile très filante et effilée depuis Victor Agali inscrivit un doublé. Ils vibrent toujours du but de la tête du jeune brésilien Ederson en demi finale de la Coupe de la Ligue. Il leur offrit un voyage pour le Stade de France, un envol des aiglons vers la reconnaissance hexagonale d’un club et de ses supporters. https://www.nicepremium.fr/article/un-beau-mardi-de-fiancailles-pour-l-ogc-nice.411.html
Tout cela doit être oublié. Le passé ne compte pas ou si peu. A 20h samedi, les joueurs n’auront qu’un objectif : gagner. C’est impératif pour l’ASM, un peu moins pour l’OGC Nice. Même si en cas de victoire par deux buts d’écart des rouge et blanc les rôles au classement s’inverseraient.
Les absents :
ASM : Koller, Monsoreau, Grax et Kallon, Nimani (blessés), Plasil (Suspendu)
OGC Nice : Cédric Varrault, Florent Balmont et Cyril Rool (Suspendus) et Veigneau débutera sur le banc à la suite d’un accord conclu lors du prêt de l’arrière latéral Niçois.
Le groupe niçois :
Lloris, Grégorini, Kanté, Apam, Yahia, Scotto, Fanni, Gace, Echouafni, Diakité, Ederson, Vahirua, Traoré, Koné, Moussilou, Bellion, Camara, Larbi
Les chiffres
0 : le nombre de point pris à l’extérieur cette saison par Nice en six déplacements.
3 : le nombre de défaites à domicile pour l’ASM en cinq rencontres.
3 : le nombre de buts inscrits par Ederson le brésilien de Nice. Le milieu de terrain sera à suivre lors de ce derby : il brille souvent contre le club du rocher.
20 : Le classement de l’ASM. Le classement à l’extérieur de l’OGC Nice. Le classement à domicile de l’ASM.
1996 : Année de la dernière victoire à domicile de Monaco contre Nice. C’était le 19 octobre. Il y a un peu plus de dix ans. Monaco l’emporte 4 à 1. Un doublé de Ikpéba et Anderson contre un but de Debbah.