Les manifestations se suivent et se ressemblent. Une au printemps, le 10 mars, une à l’automne, le 4 octobre… Soit une avant les beaux jours et une à la rentrée. A quelques éléments près ce sont les mêmes effectifs. Un million de personnes dans les rues partout en France. Environ 5000 à Nice selon Nice-Premiere. Les chiffres étaient connus à l’avance. Le déroulement et les parcours des défilés aussi. Pour des soucis de sécurité évidemment mais on tombe dans une routine qui amoindrit les effets des manifs. Tout est prévisible.
« J’écoute le message que nous adressent les Français. Tout le gouvernement écoute le message que nous adressent les Français », a déclaré Dominique de Villepin en réponse à la journée d’action. Reste à savoir quel message retenir de ce 4 octobre.
« Ensemble pour l’emploi, le pouvoir d’achat, les droits des salariés du public et du privé ». Pouvait-on lire sur les banderoles de tête des cortèges. Est-ce ce message qu’a retenu le Premier ministre ? Il serait même très naïf de croire qu’il l’ignorait.
Le gouvernement connaît la priorité syndicale : le maintien du service public. Le message que retiendra Dominique de Villepin c’est la capacité des français à se mobiliser. 150 manifestations pour un million de manifestants. Ces chiffres ne sont pas négligeables tout comme le pourcentage de Français qui approuvaient ce mouvement (72%).
Demandons aux manifestants ce qui pour eux se cache derrière les mots d’ordre syndicaux et les phrases revendicatives. Pour André, retraité, c’est la « lutte contre la précarité ». Il définit la précarité par un exemple concret : « C’est avoir ma fille au chômage, mon gendre avec un CDD, avec deux enfants de 8 et 11 ans et de les voir priver mes petits-enfants d’activités extrascolaires afin de pouvoir les nourrir. C’est pour eux que je manifeste aujourd’hui ».
Pour Magali, étudiante, « c’est d’être obligée d’avoir un petit job au détriment peut-être de mes études de psychologie. Sans ce job, je ne pourrais sans doute pas manger à ma faim, je ne pourrais pas me payer le luxe d’aller boire un verre avec mes amis. En résumé, comme le disent les syndicalistes, je lutte contre la précarité et pour qu’ on augmente mon pouvoir d’achat ».
Précarité et pouvoir d’achat. Deux expressions à retenir de ce 4 octobre. Comme pour le 10 mars dernier.
A Nice, aux alentours de 13 heures, tout près de la Place Masséna, et juste devant la Banque de France, d’une sono du cortège surgit la chanson du groupe Téléphone : « Argent Trop Cher ». Et si finalement c’était le Message…
Vincent Trinquat