Pour la première fois dans l’histoire, le snowboard sera présent aux jeux paralympiques. Un évènement pour le monde de la glisse et ses représentants. Patrice Barattero fait partie des postulants pour les prochains jeux de Sotchi en Russie qui auront lieu du 7 au 16 Mars 2014. Licencié dans la région niçoise, ce Snowboarder a été récemment présélectionné pour représenter la France aux jeux paralympiques.
Nice Premium : Quel est votre sentiment après cette présélection ?
Patrice Barattero : Je suis content bien évidemment. Nous sommes deux sélectionnés pour le snowboard, qui fait partie du domaine du ski alpin. Eric Dargent qui vient de Marseille et Moi. C’est une belle surprise, malgré le fait que j’attendais cette présélection, je l’espérais. Mais en France, nous ne sommes pas entièrement reconnus, donc le doute subsistait. Nous n’étions pas certains de participer à ces jeux paralympiques en snowboard du côté français.
NP : Comment voyez-vous la possibilité unique de participer à des jeux paralympiques ?
PB : Il n’était pas certain que cette première apparition du snowboard aux jeux paralympiques prennent une telle ampleur. En peu de temps le nombres de licenciés en snowboard handi a dépassé le Biathlon. Ce sport commence à prendre de l’importance et l’encadrement ne savait pas comment la discipline allait évoluer. Mais la c’est une immense opportunité. Le mouvement est véritablement lancé.
NP : Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours ?
PB : J’ai été un des premiers à pratiquer le snowboard avec un genou en moins. A l’époque on ne pouvait pas en faire. Je voulais à tout prix pratiquer cette discipline. Plusieurs personnes m’ont donc aidé pour créer une prothèse et la développer par la suite. Cette prothèse a été finalisé à partir de 2011. A partir de cette date, j’ai pu pleinement profiter de cet outil. Encore aujourd’hui je teste de nouvelles modifications sur cette prothèse. Grâce au snowboard, j’ai été plusieurs fois meilleurs européens et tout récemment au contact du haut niveau mondial.
NP : Comment trouvez vous les financements pour vous entraîner et pratiquer le snowboard à ce niveau ?
PB : La personne qui a conçu ma prothèse m’aide beaucoup pour le matériel. La marque ne pouvant suffisamment distribuer cette prothèse, elle l’a revendu à une grosse entreprise. En attendant, ils me fournissent des prothèses de Test. Bien sur j’attends beaucoup de ce partenariat. La marque étant partenaire des jeux paralympiques, je n’aurai pas à cacher le logo si je suis sélectionné. La finalisation devrait arriver prochainement si tout se passe bien pour moi. Je représente également la team06 qui dépend directement du conseil général. Ce dernier m’aide financièrement pour la pratique de mon sport.
PB : Quel est l’impact d’Anices, le club handi sport niçois où vous êtes licencié ,sur votre quotidien de sportif de haut niveau ?
PB : Grâce à Anices, j’ai pu trouver une structure qui m’accompagne au quotidien. Je peux faire 3 entraînements par semaine et le club m’aide pour mes déplacements. Et puis sur un plan moral, lorsque je prend le départ d’une piste, je sens le soutien de tout le club derrière moi. On est tous solidaire, psychologiquement c’est inestimable.
NP : Quels sont vos objectifs en cas de participation aux jeux paralympiques ?
PB : Je suis un battant,je veux faire le mieux possible. Mais mon handicap est assez lourd. Il me manque un genou et 80 % des autres participants ont leur genou. J’améliore ma prothèse au maximum, je fais du mieux pour tenir, mais sans véritable catégories définies, c‘est très difficile. Mon handicap est pénalisant. Mais je suis un battant dans l’âme. Je vise constamment les premières places et à minimum un podium. Sans règles proprement établies, mes objectifs sont limités mais j’ai bon espoir qu’a l’ avenir je vais pouvoir me battre pour une coupe du monde ou l’équivalent à armes égales avec mes concurrents.
