Le ralliement de Patrick Mottard et de son groupe Gauche Autrement au PS a affaibli en nombre et en visibilité le PRG, tout au moins à Nice. Fort de ce constat, son Président Départemental, Jean-Christophe Picard, a décidé d’opter pour une autre option en choisissant celle que lui offre Marc Concas dissident du PS et sa probable passerelle vers Olivier Bettati et Benoît Kandel pour la création d’une liste d’union aussi anti-Estrosi qu’anti-Allemand.
La suite des opérations dira si les les choix qui ont été faits répondent à une logique ou s’ils ne sont que des réactions aussi impulsives qu’allergiques. Car, s’il est certain que Christian Estrosi, en qualité de maire sortant sera une des cibles privilégiées de ce possible duo, Patrick Allemand se retrouve avec une épine mais dans chaque pied. En effet, si les relations entre le président du PRG06 et le chef de file socialiste niçois ne sont pas au beau fixe depuis quelques années, il a été rejoint, depuis quelques mois, par le conseiller général du 1er canton qui nourrit à présent les mêmes sentiments sur son ancien « camarade ».
Jean-Christophe Picard, lui, semble sur de sa décision: « À défaut de primaire ouverte, je participerai à une liste ouverte. S’il y a bien quelqu’un qui s’est battu pour rassembler la gauche, c’est moi ! ».
Déclaration de candidature de Jean-Cristophe Picard :
Lors des régionales de 2010, le PRG 06, sous mon impulsion, a fait le choix de rejoindre, dès le premier tour, Michel Vauzelle. En guise de remerciement, les trois candidats radicaux de gauche ont été purement et simplement virés de sa liste juste avant le second tour, sans explication, après deux mois de campagne acharnée. J’ai moi-même été remplacé par un socialiste du Var qui, bien qu’élu avec les voix des azuréens, n’a toujours pas mis les pieds dans notre département.
Pour les cantonales de 2011 et les législatives de 2012, j’ai proposé, en vain, un accord électoral au PS.
À l’évidence, le premier secrétaire du PS 06 préfère d’autres méthodes plus « viriles »… Ainsi, en janvier 2011, il n’a pas hésité à tenir une conférence de presse pour menacer le PRG 06. En mai 2012, il organise une nouvelle conférence de presse pour injurier et calomnier mon parti. Le tort des radicaux de gauche aux yeux de ce grand démocrate ? Vouloir présenter des candidats aux élections !
Lors d’une interview parue en décembre 2012, Patrick Allemand s’en prend encore au PRG 06 qu’il réduit à une « cabine téléphonique ».
Comme je n’ai jamais cessé de le marteler, ce n’est pas en se montrant sectaire et méprisant que l’on peut construire l’union de la gauche, condition indispensable à toute victoire.
Le verdict des urnes est d’ailleurs sévère : depuis 2008, la gauche, à Nice, a perdu trois conseillers municipaux et trois conseillers généraux. Pire, elle n’obtient aucun député pendant la vague rose de juin 2012 !
C’est pourquoi, j’ai été le premier à lancer un appel à une primaire ouverte pour désigner, à Nice, une tête de liste commune. Et je n’étais pas le seul à penser que c’était le seul moyen pour rassembler la gauche. Mais, à la demande de Patrick Allemand, cette option n’a même pas été examinée par les instances du PS !
Le résultat de cet aveuglement est sans appel : sa candidature vient à nouveau, comme en 2008, de faire imploser son propre parti. Parmi la nouvelle vague de militants écœurés qui ont quitté le PS niçois, la démission d’une conseillère municipale et du seul conseiller général socialiste de Nice démontrent l’ampleur du désastre.
Il faut se rendre à l’évidence : Patrick Allemand a, comme d’habitude, privé la gauche de toute chance de partir unie.
Dès lors, ceux qui souhaitent sincèrement mettre un terme au règne de Christian Estrosi doivent envisager un autre type de rassemblement…
Dans ce contexte, l’appel lancé par Marc Concas a particulièrement retenu mon attention. À défaut de primaire ouverte, j’ai décidé de participer, à ses côtés, à une liste ouverte à tous les républicains de bonne volonté.