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25 novembre 2024

Jérôme Rivière : « Il faut une autre offre que le duo Peyrat Estrosi. »

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jr-affiche-2.jpg Candidat certain au prochain scrutin local, le Député souhaite pouvoir défendre ses chances sous les couleurs de son parti qui semble pourtant en avoir décidé autrement sur le plan local. La bataille s’engage donc au sein de l’UMP dans une perspective présidentielle qui se serait certainement passée d’un règlement de compte dans le sud du pays.

Nice Première a ouvert ses colonnes aux deux protagonistes de la prochaine joute électorale législative niçoise et c’est Jérôme Rivière qui ouvre les débats, Eric Ciotti étant dans l’obligation de reporter son interview suite à la disparition de Jean Sassone, père de Dominique Estrosi.

Nice Première : Jérôme Rivière, vous avez saisi le TGI de Paris concernant votre investiture. Où en est cette procédure ?

Jérôme Rivière : L’audience s’est tenue Mardi 7 novembre. Nous avons, avec mon avocat, montré toutes les irrégularités dont est entachée la procédure de consultation des militants. Faux électeurs officiels, c’est à dire militants inscrits dans une autre circonscription qui ont pris part au vote dans ma circonscription, il y a même un militant antibois, c’est dire…

Faux militants cachés, nous avons amené la preuve des fausses domiciliations. Huit inscrits dans un restaurant de la vieille ville, onze autres au siège d’un comité de quartier d’inspiration municipale…

Notre objectif était bien de montrer que cette consultation précipitée avait pour objectif de couvrir d’un voile démocratique une « sale affaire » dans le parti.

NP : Que contestez-vous dans le choix de l’UMP qui s’est porté sur Eric Ciotti ?

JR : Que Christian Estrosi assume ses choix. Il a convaincu la commission d’investiture de la nécessité qu’il avait à parachuter à Nice un apparatchik proche de lui pour garder ouverte la voie de la municipale.

Depuis que je suis député en juin 2002, ce n’est pas dans ma circonscription que la gauche a conquis des cantons, mais dans la deuxième circonscription avec la victoire de Dominique Boy-Mottard.

Les cantons perdus dans ma circonscription l’ont été par les amis d’Estrosi et de Peyrat !

  • 12ème canton perdu en 1998 par Pierre Paul Léonelli qui fait le travail à l’UMP pour Estrosi aujourd’hui.

  • 3ème canton perdu en 1998 par Micheline Baus adjointe de Peyrat et amie fidèle d’Estrosi.

  • 1er canton perdu en 2001 par Gérard Bosio en raison des divisions suscitées par Peyrat et Estrosi.

Alors, un peu de sérieux dans les affirmations.

Pour ma part, lors du dernier scrutin, celui sur le référendum sur le projet de constitution européenne, seul élu de mon parti à Nice, à faire campagne pour le non, j’ai été très largement majoritaire. 59% dans ma circonscription près de 5 points de mieux que dans le reste de la ville, alors même que le leader local de la gauche faisait campagne pour le oui.

NP : Serez-vous candidat, à la prochaine législative dans la première circonscription ?

JR : Je suis, bien sûr, candidat. J’ai le sentiment d’avoir respecté les engagements pris devant les électeurs. C’est vrai, pour respecter ces engagements, j’ai parfois été en désaccord avec l’UMP. Mais qui valait-il mieux suivre? Mon parti ou la parole donnée? J’ai choisi de respecter mes promesses de campagne.

Un exemple: l’Aide Médicale d’Etat (AME). L’UMP avait pris l’engagement d’encadrer très sévèrement les procédures qui nous contraignent pour des motifs médicaux plus ou moins acceptables de donner 850 millions d’euros chaque année aux étrangers en situation irrégulière. J’ai été au bout de cette promesse. J’ai défendu des amendements sur ce sujet. Cela m’a fâché avec le Ministre de l’Intérieur qui ne souhaitait plus bouger sur le sujet, et avec Christian Estrosi qui a défendu l’AME au nom de la générosité https://www.assemblee-nationale.fr/12/cri/2005-2006/20060211.asp. On est bien loin du discours qu’il nous sert à Nice!

Idem pour la baisse du taux de la TVA à 5,5 % pour la restauration que j’ai soutenue par une proposition de loi et par des amendements que le gouvernement a retiré.
J’ai aussi obtenu de Gilles de Robien, comme je m’y étais engagé, d’une part l’abandon du projet d’extension du port de Nice, d’autre part son soutien pour le financement du prolongement du sentier du littoral qu’aucun élu de gauche n’avait obtenu entre 1997 et 2002.

J’ai aussi mis en exergue la cuisine niçoise à Paris en invitant les parlementaires à déguster nos plats traditionnels dans les salons de l’Assemblée nationale. Jamais personne ne l’avait fait auparavant.
J’ai pû me tromper mais j’ai toujours fait avec mes convictions le choix des électeurs, plutôt que celui de la politique politicienne.

NP : A ce propos, quelle est votre récente action dans la circonscription ?

JR : La mairie de Nice a cru bon de taxer les associations qui occupent le domaine public. Il se trouve qu’elle a commencé avec une association qui me tient particulièrement à coeur, « St Roch Mission », qui organise régulièrement des ventes de charité au profit de la paroisse St François de sales et qui ne perçoit pas de subventions des collectivités locales.

Des centaines d’associations niçoises se trouvent maintenant dans son cas. Je suis opposé à cette redevance et je l’ai exprimé dès le 5 octobre dernier auprès des associations qui m’ont interpellé et en demandant une clarification au ministère de l’économie et des finances sur la mise en application de l’ordonnance 2006-460. La mairie peut s’abstenir en toute légalité, si elle le souhaite, de demander une redevance aux associations qui utilisent le domaine public. Il s’agit d’une clarification et d’une sécurisation du droit mais en aucun cas d’un changement du système qui existait jusque là.

Cette ordonnance n’instaure pas un système de taxation et n’impose pas de contraintes supplémentaires.
SI la mairie persiste, que va-t-il se passer par exemple, pour l’organisation des manifestations du téléthon 2006 ? La mairie demandera-t-elle une contribution financière aux associations qui participeront à cette grande manifestation de solidarité nationale ?

NP : Si ce n’est pas dans les rangs de l’UMP, quelle sera votre étiquette politique ?

JR : Je suis et je reste à l’UMP. Pour le reste, je sais que de nombreux mouvements politiques soutiennent mon action.

NP : Que répondez-vous aux reproches qui vous sont adressés concernant votre rapprochement avec Philippe de Villiers ?

JR : Philippe de Villiers est un ami. Ses convictions ne varient pas, et il faut lui reconnaître le courage intellectuel et physique d’oser défier les extrémistes islamistes. Ceux qui me critiquent pour une certaine proximité d’idées, devraient se souvenir qu’ils étaient heureux de se présenter aux échéances de 1997, 1998 et 2001 avec l’étiquette MPF.

Oui depuis plusieurs années je cherche à représenter dans l’UMP les idées « nationales », je ne vais pas m’en excuser.

NP : On vous reproche aussi un comportement peu élégant vis à vis de Charles Erhmann. Que répondez-vous à vos détracteurs ?

JR : Quelles sont les personnes qui étaient présentes à nos côtés pour affirmer aujourd’hui ce genre de chose ? Qui était à ses côtés en avril 1997 pour soutenir la candidature de Charles Ehrmann dans la 1ère circonscription ?

Qui était encore aux côtés de Charles Ehrmann lorsqu’il fut attaqué par Jacques Peyrat en 2001 ? Je pourrais continuer longtemps…

Je respecte Charles Ehrmann et je conserve pour l’homme qu’il a été, reconnaissance et affection. Mais il souhaite rester actif en politique. Dans la perspective des prochaines élections législatives, j’ai considéré qu’il ne pouvait raisonnablement pas être mon suppléant.

NP : Avez-vous reçu des soutiens locaux ?

JR : Très nombreux. J’ai même été surpris par l’ampleur des réactions suscitées par cette affaire de politique politicienne. Je crois que les niçoises et les niçois comme tous nos concitoyens d’ailleurs n’aiment pas les magouilles des partis.

NP : Enfin, êtes-vous toujours sur les rangs pour les prochaines municipales niçoises ?

JR : Sur ce sujet j’ai dit à de nombreuses reprises que l’objectif n’est pas d’être candidat pour être candidat, mais parce que l’on est porteur d’un projet d’avenir pour Nice et ses habitants. C’est sur ce projet que je travaille depuis de nombreux mois avec toute une équipe.
Sur un plan plus politique, il est de toute façon indispensable qu’à droite il y ait une offre autre que le duo Peyrat-Estrosi

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