A la fin des rencontres de Ligue1, alors que les supporters se trouvent dans leur véhicule et refont le match, les journalistes, pour compléter leurs articles, recueillent dans les couloirs du stade les réactions d’après match. Cela se fait de manière très protocolaire au moins au Stade du Ray. Une petite salle non loin des vestiaires des deux équipes, une table surélevée avec en fond les sponsors, des chaises pour les journalistes qui lui font face, une télévision avec la diffusion de Jour de Foot. Les journalistes analysent la rencontre en attendant que les entraîneurs des deux formations, chacun leur tour, viennent donner leurs impressions. Les micros sont branchés, les caméras aussi. Les journalistes de la presse écrite se munissent en général d’un dictaphone. Les plus artisanaux écriront tout sur leur carnet de notes. Ainsi, la dizaine de journalistes, à la virgule près, auront les mêmes mots.
Les entraîneurs et les joueurs sont rôdés à l’exercice. Maximum cinq minutes par interlocuteur. Parfois, il y a des exclusivités pour les directs des émissions radios. Mais après les rencontres, il ne faut pas trop accaparer les acteurs du match. Leur place est dans les vestiaires. Ils se plient malgré tout à l’exigence de communiquer que leur imposent les médias, si importants dans le football. Peu de surprises, pas de révélations. Elles sont réservées pour les entrevues en aparté lorsque l’interrogé et « l’interrogeur » ont le temps. (Voir interview d’Antonetti : https://www.nicepremium.fr/article/la-mini-treve-de-frederic-antonetti-.214.html ou de Roudet : https://www.nicepremium.fr/article/sebastien-roudet-l-ogc-nice-dernier-c-est-le-monde-a-l-envers-.1153.html). On s’aperçoit en observant ça de plus près que les coaches réservent dans leur discours, par courtoisie, un petit mot pour leur adversaire du soir, jamais méchant, toujours pour complimenter à l’exception d’Albert Emon, l’entraîneur de l’Olympique de Marseille qui a préféré parler seulement de son équipe. Langue de bois ? Réel respect ? Peu importe.
En ce qui concerne les Aiglons de Frédéric Antonetti, on salue souvent
La vivacité :
-« Nice nous a dépassés par ses accélérations », Christian Gourcuff, entraîneur du FC Lorient, victoire de Nice 3-0.
-« Ils ont surtout été capables de jouer, avec des attaquants virevoltants », Antoine Kombouaré, entraîneur de Valenciennes, victoire de Nice 1-0.
Les qualités de contre :
- « Il est toujours difficile de gagner un match de Ligue 1, surtout face à une équipe de Nice que l’on sait redoutable en contre », Dominique Arribagé, capitaine de Toulouse, victoire de Toulouse 1-0
- « Nice a bien joué le coup en procédant par contres », Florent Malouda, Olympique Lyonnais, victoire de Lyon 4-1
- « une équipe niçoise très habile en contre », Pierre Dréossi, entraîneur du Stade Rennais, victoire 1-0 pour Rennes
Des commentaires plus tacticos tactiques :
-« Nice était positionné plus haut et nous a alors posé des problèmes », Elie Baup, Entraîneur de Toulouse.
– « C’était un match difficile car Nice a changé d’organisation. Cette formation nous a posé pas mal de problèmes en première mi-temps », Ricardo, Entraîneur de Bordeaux, victoire de Bordeaux 3-2.
-« Ils ont effectué un gros pressing pendant une heure et demi, ils ont récupéré les ballons haut. Ils ont surtout été capables de jouer, avec des attaquants virevoltants. L’apport de leur milieu et de leurs latéraux nous a fait du mal », Antoine Kombouaré.
-« Ca n’a pas été facile ce soir face à une équipe niçoise en bloc et très défensive également avec quasiment neuf défenseurs », Nicolas Fauvergue, Attaquant et buteur de Lille (1-0 pour le Losc).
Afficher sa supériorité :
- « Techniquement je pense que nous étions largement au-dessus », Gérard Houillier, entraîneur de Lyon. Traduction : Il n’y avait pas photo.
Dire quelque chose parce qu’il faut dire quelque chose :
- « Je ne suis pas surpris par la prestation des niçois, je m’attendais à une belle performance de leur part », Frédéric Hantz, entraîneur du Mans, victoire 1-0 du Mans. Traduction : « On n’a gagné que 1 à 0, on a galéré ! »
- « Les Niçois étaient courageux », Jean-Marc Furlan, entraîneur de Troyes, victoire de Troyes 2-0. Traduction : « ils nous ont emmerdés… ils auraient pu laisser filer la partie surtout en infériorité numérique rapidement dans la partie ».
- « Nice n’est pas une équipe facile à manœuvrer », Olivier Monterrubio, capitaine du Stade Rennais. Même traduction que précédemment.
- « Nice était un test intéressant, dans un contexte pas facile avec une équipe niçoise qui produit du jeu », Alain Perrin, entraîneur de Sochaux (0-0). Interprétation : la même phrase passe partout que l’on peut sortir contre n’importe quel adversaire.
- « Je pense que tout le monde ne viendra pas faire un résultat ici », Serge le Dizet, entraîneur de Nantes (1-1). => faux : certains vont gagner, d’autres perdre ou faire matche nul. Cela reste des résultats.
On pouvait également regarder tous les commentaires de Frédéric Antonetti. Il a toujours un petit mot pour ses adversaires ou sur l’arbitrage.