Deuxième grande messe du maire de Nice et candidat à sa succession Christian Estrosi.
Une salle comble à écouter les témoignages de quelques acteurs du monde de l’entreprise et les allégeances des présidents des corps consulaires au « pacte de prospérité » proposé par le candidat pour la prochaine mandature.
Cette convention avait un titre intéressant et engagé, « Une stratégie économique », et, de plus, avec une vision à 30 ans !
On doit avouer être resté un peu sur notre faim parce que, finalement, de stratégie économique, tout au moins dans sa définition et son application traditionnelle, on n’en a pas vu beaucoup la couleur, sauf peut-être dans certaines propositions d’initiatives, pour la plupart intéressantes, afin de développer le secteur industriel en complémentarité à celui historique de l’économie locale : Le tourisme.
Or, s’il est vrai qu’en économie, il le faut rappeler, qui n’est pas une science exacte et qui permet de dire ce que l’on veut, on aurait plutôt apprécié avoir un cadre de réflexion plus structuré, connaitre les principales tendances et signaux, les facteurs susceptibles d’intervenir dans le scénario, les catalyseurs de changement, les variables clés, les hypothèses de la diversité et de la complexité. Bref, pour n’en rester qu’à quelques éléments, l’arsenal qui permettrait de dessiner une politique économique qui engendre des modèles et des actions afin de réaliser ces objectifs.
La référence aux 30 ans venant, elle, en soutien, comme le disait J.M. Keynes, dont la compétence en matière de pensée économique est généralement reconnue (!) : » Sur le long terme, on peut dire ce qu’on veut. Personne ne sera là pour vérifier la valeur des prévisions faites ». Ce qui n’empêche pas, comme le dit le sous-titre du rapport stratégique du NIC que » il faut voir le monde comme il est. Et vouloir le changer quand même ! ».
Dans cette noble intention s’inscrivent les propositions présentées avec grandiloquence par Christian Estrosi accompagné par son chef du projet, Philippe Pradal, qui visent trois objectifs : Le soutien à la production, l’encouragement à la consommation et le rayonnement de Nice et son territoire.
L’axe majeur de cette politique reste l’OIN Eco-Vallée, aujourd’hui en phase de décollage, et dont la réussite devrait apporter le résultat primaire d’un nombre d’emploi de plus de 10 000. L’une des pièces maitresses de cette réussite sera aussi la localisation des pôles de l’économie de la connaissance (Université, recherche, formation) et des entreprises innovantes pour contrebalancer aussi l’installation de centres commerciaux qui risquent de faire prévaloir l’aspect d’une « market-valley » à celui plus attrayant d’une « techno-valley ».
Peut-être que pour mieux comprendre les conditions d’attractivité et de compétitivité nécessaires pour le succès, et n’oubliant pas que le monde est riche de cette typologie d’offre et de modèle de territoire ce qui rend la concurrence rude, une analyse plus approfondie des exemples tel le corridor technologique de la route 128 du Great Boston ou le Matam de Haifa (pour ne pas toujours citer Silicon Valley) pourrait être fort utile.
En attendant, la réalisation de ce vaste catalogue de propositions, on ne peut qu’apprécier l’optimisme et la volonté de Christian Estrosi tout comme sa détermination de leader.
Serait-il en train de faire évoluer son slogan préféré de « Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis », en » Je crois en ce que je fais et je fais en ce que je crois » ?
Quatre conventions thématiques sont encore prévues, avant le scrutin final !
