Si le bilan de la délinquance nationale a déclenché les polémiques les plus vives entre les forces politiques opposées, celui des Alpes-Maritimes devrait, lui, faire l’objet d’une large satisfaction de la part de tous. Bien entendu, chacun en prendra la partie qui lui sert pour en tirer profit.
Mais, sans pavoiser, le préfet Adolphe Colrat n’a pas pu contenir sa satisfaction en énonçant que » le bilan de 2013 de la lutte contre la délinquance est encourageant. La mobilisation continue des services de Police et de Gendarmerie a permis de faire reculer la délinquance ».
Le Préfet était accompagné des commandants de la Police Nationale et de la Gendarmerie ainsi que des responsables de la Police des Frontières et de la Police Judiciaire qui ont pu intégrer son rapport et répondre aux questions.
Une satisfaction particulière vient du résultat des cambriolages qui est, à juste raison, considéré comme l’acte le plus violent de la part des victimes : – 10%.
La même tendance est obtenue pour les vols avec violences (12,5%)
La délinquance générale a baissé de 4,5 % en 2013 et celle de proximité de 7 %. Progression en revanche des vols à main armée (+7%).
Tout naturellement, tous ces pourcentages doivent être considérés plus par leur tendance à la baisse qu’en valeur absolue. Il est facile de comprendre que l’analyse statistique nécessiterait des séries pluriannuelles pour en tirer des conclusions plus probantes.
Toutefois, ce qui ressort de ce bilan, c’est une maîtrise de la situation de la part des services de État et la mise en action d’une organisation complémentaire entre les différents acteurs, sous la coordination de la Préfecture et en partenariat avec les polices municipales dans le cadre des conventions établies avec les plus importantes mairies.
Des résultats encore plus positifs proviennent des Zones de Sécurité Prioritaire (ZSP) où les premiers résultats, après de dix mois de mise en place, présentent (à Nice et dans 5 communes limitrophes qui la composent – 17 % de faits en zone police, la zone gendarmerie présente, elle, un bilan plus contrasté de + 4%
Le Préfet a mis en avant une politique volontariste, une meilleure organisation de l’activité qui permet une présence plus efficace sur le terrain et l’application d’actions innovantes telle que le Comité Cannes Sécurité Prestige ou Notre-Dame à Nice, axés sur la sécurité préventive.
Naturellement, le volet éducation-prévention-répression a été encore une fois cité comme l’axe fort des politiques publiques et sa réussite demande l’implication d’autres acteurs comme les familles et le monde scolaire.
Une réponse à la critique facile du slogan « la police arrête et la justice les libère » est venue des Procureurs de la République présents Eric Bedos du TGI de Nice et Georges Gutierrez du TGI de Grasse qui ont témoigné de leur activité en affirmant que la réponse pénale « a été » et « est à la hauteur », tout en rappelant la difficile situation des établissement carcéraux du département.
La parole finale au Préfet Colrat: » Ces tendances ne représentent aucun acquis. Nous sommes tous conscients que en 2014 on repart à zéro et que nous devrons être encore efficaces, même plus efficaces. Malheureusement, il y a aussi un décalage entre la réalité et sa perception. D’ailleurs, de victimes, il y en a encore beaucoup trop, on ne peut pas se contenter des statistiques en guise de consolation. On a aussi besoin d’une information correcte et dénoncer les problèmes et les insuffisances tout en proposant les bonnes solutions et les bonnes pratiques ».
