C’est à Henrik Berggreen, collectionneur Danois, passionné d’art, installé à Figanières dans le Var où il décéda en 2012, que nous devons le plaisir de pouvoir admirer cette collection dont la donation a été faite à la ville de Nice. Ce collectionneur averti fut un habitué de la Galerie Catherine Issert de Saint Paul de Vence. Le M.A.MA.C expose aujourd’hui et jusqu’au 1° juin environ 70 œuvres de sa collection.
Les habitués de ce musée auront remarqué une continuité dans sa politique culturelle. Les artistes exposés ne sont pas des inconnus et ont déjà fait l’honneur de ses salles et de ses cimaises. Les salles sont articulées comme des salons où le visiteur se sent bien, un peu chez lui, il peut y rester, s’asseoir, admirer une œuvre, partir, revenir. L’exposition est organisée comme une mise en scène, un décor permettant de découvrir un peu plus de dix artistes.
Le tout se divise en trois parties, trois thèmes, trois actes : Les mythologies personnelles où s’affrontent les nouveaux réalistes et la nouvelles figuration des années ‘60’. La mise en doute du tableau et de ses supports, plus de châssis, les matériaux semblent disparaître pour finalement être l’élément déterminant de l’œuvre, œuvre qui peut être en plein air !
Et enfin l’élargissement du champ pictural rendant à des objets de tous les jours, on songe au matériel de pêche, une noblesse artistique. Tout est remis en question. On aura compris, cette exposition est absolument unique en son genre : unique par son concept, unique par son articulation et par son message. Le visiteur est ici invité à mieux comprendre l’art moderne et contemporain, lequel doit être abordé au second degré pour en saisir l’essence et la finalité. Un cours d’art en quelques sortes.
Le M.A.M.A.C expose jusqu’au 1° juin cette donation. On peut remercier le donateur et le musée d’art contemporain pour ce cadeau fait à Nice et aux Niçois. Une visite s’impose, vous changerez d’avis sur l’art moderne.
Thierry Jan
