Ce week-end, la piscine Jean-Bouin de Nice accueillait une étape de la Golden Lanes. L’occasion pour les nageurs de se frotter à un plateau assez relevé pour une compétition de début d’année.
Jérémy Stravius, Camille Muffat, Charlotte Bonnet… Les stars (françaises) ne manquaient pas ce week-end pour une des premières compétitions de l’année. Si les Français n’ont pas déçu, une nageuse a particulièrement marquée de son empreinte la compétition. Il s’agit de Katinka Hosszu qui a remporté neuf des dix courses auxquelles elle a pris part. Seul le 50 m papillon lui a résisté puisqu’elle a terminé troisième derrière Mélanie Henique et Camille Muffat.
Mais la nageuse hongroise a été impressionnante de facilité et de réussite notamment dans le 50 m nage libre où elle a battu le record de Hongrie. Des performances incroyables quand on sait qu’il ne s’agit que d’un meeting de reprise après la trêve hivernale.
La piscine de Nice a également accueilli Ruta Meilutyte. La Lituanienne avait remporté la médaille d’or aux Jeux Olympiques de Londres en 2012 sur le 100 m brasse. Une distance qu’elle a évidemment dominée ce week-end en mettant près de deux secondes à ses concurrentes.
Et les Français dans tout ça ? Heureux, dans l’ensemble. Heureux de leurs performances mais surtout d’avoir pu se frotter à un tel plateau. Fabrice Pellerin, entraîneur à l’Olympic Nice Natation, précise que les nageurs sont dans un «cycle de travail car en période hivernale. C’est délicat d’avoir des attentes et il faut faire de son mieux dans ce genre de meeting». Ce genre de meeting, comme il le dit, est surtout intéressant car il permet aux athlètes de sortir de la routine d’entraînement et de se plonger dans un rythme de compétition.
Si les compétitions ne donnent jamais des résultats extraordinaires à cette période de l’année, Camille Muffat pense qu’un tel plateau donne un «petit avant-goût des championnats d’Europe» qui auront lieu cet été à Berlin. Car, en trois jours de compétition, beaucoup de courses se déroulent et, en guise de reprise, les nageurs veulent concourir un maximum. C’est le cas de Camille Muffat qui s’est aligné sur plusieurs disciplines et qui est ressortie satisfaite de ses courses : «C’est bien de rivaliser avec des filles dont c’est la specialité.Ca permet de sortir de la routine de mes 400 m. Le challenge est bien plus grand que d’enchaîner des 400. Ca rajoute de la difficulté en plus d’être dans une phase de reprise».
Mais on sent que c’est la reprise comme l’a montré Jérémy Stravius. Vendredi, il s’est imposé sur ses deux courses mais le lendemain, il a dû déclarer forfait parce qu’il était malade. Mais, compétiteur dans l’âme, il a tenu à être présent le vendredi : «Je voulais nager même si je n’étais pas au top de ma forme. C’est bien qu’il y ait de la concurrence, ça nous pousse à aller chercher les meilleurs. Ça aide pour les grands championnats».
Charlotte Bonnet, confirme la pensée générale : «L’important, ce n’est pas de nager vite. C’est bien de toucher à autre chose qu’à ses spécialités, ça permet de varier les plaisirs. On est en pleine période de préparation et c’est une preuve que je m’entraîne bien». Ce meeting de Nice a donc attiré de nombreux spécialistes, ce qui est toujours idéal en début de saison.
Dommage que le public n’ait pas répondu présent, notamment vendredi où les gradins sonnaient franchement creux. Dimanche, le meeting a souffert de la comparaison avec le match de Ligue 1 entre Nice et Lille.
Mais le but n’était pas de proposer un spectacle dans les tribunes mais bien que les nageurs s’entraînent au mieux en ce début d’année à travers l’organisation d’un tel meeting. Ce dernier est en constante progression. Avant, ça ressemblait à un inter-régions et aujourd’hui, l’affiche était claire : il s’agit d’un meeting international. Une évolution qui ravit forcément Richard Papazian, le président de l’ONN : «L’objectif est que les nageurs restent à un bon niveau dans le but de préparer Rio en 2016». Avec de tels meeting proposés, nul doute que les nageurs continueront d’évoluer.
