Une seule victoire séparait les deux formations. Pendant que Nice gagnait à Monteux Vendres-Lespignan corrigeait le week-end dernier Draguignan. Cette 8 huitième journée représentait un tournant dans la saison et les azuréens n’avaient pas droit à l’erreur déjà battus à domicile par les voisins grassois. Les héraultais, eux, courent après une victoire à l’extérieur pour effacer leur défaite sur leur terre contre Chatôrange. Le décor est planté. Il était dit que le duel Nice-Vendres Lespignan serait âpre et il le fut.
Intensité, puissance, placages rugueux : les amateurs de rugby en ont eu pour leur argent. Un nom : Richard Castel. Beaucoup se souviennent de l’ancien flanker toulousain et biterrois, vainqueur du grand chelem en 1997 avec des compères de troisième ligne s’appelant Benetton, Magne, Pelous ou Benazzi avec une victoire mémorable à Twickenham 23 à 20. Il symbolise le combat, la pugnacité, l’esprit de sacrifice. Aujourd’hui, à 34 ans, ce natif de Vendres porte le numéro 7 des vert et blanc de Vendres Lespignan. Et ce dimanche aux Arboras le XV héraultais a été à l’unisson de son glorieux troisième ligne. Nice à l’image de son capitaine d’un jour Geoffrey Marras s’en est aussi inspiré. Dès la cinquième minute et la première attaque des violets, les temps de jeu s’enchaînent, les libérations sont rapides et la balle atterrit dans les bras de l’arrière Julien Roman qui aplatit en coin. Geoffrey Marras transforme et le Rugby Nice Côte d’Azur mène 7 à 0. Dix minutes de combat plus tard Vendres Lespignan réduit la marque sur pénalité (7-3). Les héraultais se montrent dangereux sur une action individuelle de leur arrière qui après deux coups de pieds à suivre se retrouve en position de marquer mais Julien Roman sauve in extremis. Nice souffre en touche et a du mal à se débarrasser du premier rideau défensif adverse. Juste avant la mi-temps, profitant d’une supériorité numérique temporaire après un carton jaune, les hommes d’Olivier Achaintre vont camper devant la ligne d’essai et la franchir après une succession de mêlées et de touche. L’essai attribué à Gwénaël Ponthier ne sera pas transformé. Un coup dur pour Vendres-Lespignan qui prend également un carton rouge après une bagarre succédant à l’essai. Nice mène 12 à 3 à la pause.
Contraints de jouer à 14 contre 15 durant une mi-temps, les héraultais vont redoubler de courage et de vaillance. Ils s’accrochent sur tous les ballons, sur toutes les actions. A la 27ème, ils sont récompensés. Leur ailier signe un exploit solitaire mystifiant en vitesse et par un astucieux coup de pied par-dessus. Il dépose le ballon derrière la ligne d’en-but (12-8). Un crachin s’invite pour la fin de la partie en même temps que le suspens. Les Niçois tout aussi combatifs que leurs adversaires du jour vont conclure la rencontre comme s’ils voulaient montrer aux visiteurs du jour qu’ici aux Arboras, ils n’appréciaient pas qu’on les titille. Sur vingt mètres, le maul azuréen progresse et punit le paquet d’avant adverse avant de s’écrouler derrière la ligne. Julien Kinane rate la transformation mais les azuréens peuvent lever les bras. Ils se sont sortis d’un match piège et ont prouvé eux aussi qu’ils aimaient le combat. Ils se replacent à une victoire des leaders Romans et Grasse avant de rendre visite dimanche prochain aux varois de Draguignan. Vendres Lespignan sera une équipe difficile à battre et est loin d’avoir dit son dernier dans cette poule où, à part Martigues, toutes les équipes se valent.
Les Héraultais ont fait honneur à leur maillot et à la tradition rugbystique de leur région où ce sport est une religion.