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22 novembre 2024

Nice n’est pas dans le top 10 des villes les plus vertes de France

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A l’approche des élections municipales, l’organisation professionnelle les entreprises du paysage (l’UNEP) publie un palmarès des villes les plus vertes de France. Objectif : Montrer que la place accordée aux aménagements paysagers est un sujet brûlant et que la ville du XXIe siècle ne doit plus opposer béton et végétal. Encore faut-il que cette question mobilise lors des élections…


verte_nice.jpg Voici le classement de l’UNEP : 1 Angers, 2 Nantes, 3 Limoges, 4 Lyon, 5 Metz, 6 Brest, 7 Amiens, 8 Reims, 9 Nancy, 10 Strasbourg. C’est avec regret que nous constatons que Nice ne figure pas dans le Top 10 du classement général, ni dans aucun des classements partiels.

Un enjeu sociétal autant qu’environnemental

Pour Catherine Muller, présidente de l’UNEP, le message est clair : « La réintroduction de la nature en ville est une formidable opportunité que doivent saisir les élus. Ils doivent changer leur regard sur les espaces verts : les voir comme un investissement, non comme une dépense, et faire du végétal la trame même de l’aménagement urbain, dès la phase de conception ».

Pour l’UNEP, les espaces verts ne peuvent plus, aujourd’hui, être considérés comme de simples éléments décoratifs: véritables biens publics, ce sont des facteurs de bien-être et de lien social. « Les études montrent que ce sont également des investissements utiles pour améliorer la santé de nos concitoyens », ajoute Catherine Muller.

Le palmarès publié ce 19 février s’appuie sur l’analyse de plus de 1 500 données extensives, allant de la part du budget communal dédiée aux aménagements paysagers, en passant par l’existence d’un plan « biodiversité » à l’échelle de la ville ou encore l’incitation au compost.

Les 50 plus grandes villes de France (selon le nombre d’habitants, recensement INSEE, chiffres 2013) ont été scrutées à partir de données publiques et de questionnaires déclaratifs remplis par les services « Espaces Verts » des villes concernées.

Résultats ? Les villes se situant au nord d’un axe Bordeaux-Lyon sont les plus engagées, qu’il s’agisse de développer le patrimoine vert urbain, de biodiversité ou de valorisation. La région Pays de la Loire décroche la palme avec Angers et Nantes (suivies par Limoges) en tête des villes les plus vertes de France.

Voyons cela plus en détail selon les cinq grands critères de notation retenus.

Patrimoine vert accessible au public

Dans quelles villes trouve-t-on le plus de verdure ? Réponse: Angers, Limoges et Brest, où les infrastructures vertes sont « remarquables » d’après l’UNEP qui cite, à Angers, les 300 hectares d’espaces verts en continu (Parcs St Nicolas, Balzac et Lac de Maine), à Limoges, les 700 hectares d’espaces naturels (boisement et prairie) et à Brest, la Rade du port et sa ceinture verte et bleue de plus de 4 000 hectares.

Patrimoine Vert

A noter: la densité d’espaces verts par habitant est extrêmement variable selon les villes. « Elle s’échelonne de 3 à 60 m2 par habitant (et même 200 m2 pour Besançon, record de France). Les villes les moins bien loties sont généralement situées dans les régions méridionales. En moyenne, les grandes villes françaises abritent 11 arbres par hectare (mais seulement 0,2 arbre par habitant…) et 31 m2 d’espaces verts par habitant » précise l’UNEP.

Efforts d’investissement en faveur du végétal

Les écarts d’investissement dans l’entretien et la création d’espaces verts sont sans commune mesure d’une ville à l’autre. La moyenne de l’investissement des 50 plus grandes villes françaises est de 47 € par habitant (exemple type, Montpellier) mais « l’effort d’investissement pour créer de nouveaux espaces verts ou réaménager l’existant, varie d’un facteur x50 selon les villes » met en avant l’étude de l’UNEP.

Investissement Végétal

A noter: un faible investissement peut se justifier pour les communes déjà bien équipées, qui se focalisent alors sur l’entretien (Nantes, Rennes, Metz). D’autres optent aussi sur l’innovation pour créer du vert dans un contexte de forte densité urbaine, avec la promotion des toitures végétales (comme à Lille) ou des murs végétaux (Rennes), sachant que c’est à Marseille que l’on trouve la plus grande surface de toitures végétales dans la ville (plus d’1 hectare installé à ce jour).

Biodiversité

A noter: l’éco-pastoralisme (qui consiste à remplacer les tondeuses à essence par des moutons ou des vaches) a déjà séduit onze grandes villes « qui s’y essaient déjà avec succès, en particulier dans le grand Ouest »

Et du côté des élus ? L’UNEP estime que que le regard de notre société sur la biodiversité a changé, avec des projets qui participent d’une continuité écologique à travers les villes.

Gestion des déchets Verts

Les déchets verts sont une ressource appréciable quand on sait en optimiser la valeur: récupérés, broyés, transformés sous forme de compost ou même « méthanisés » pour être utilisés comme source d’énergie, les solutions ne manquent souligne l’UNEP pour qui les villes rivalisent d’initiatives.

Déchets Verts

A noter: A Brest, des composteurs ont été distribué aux associations et aux particuliers, à Nantes la ville propose des formations au compostage par un professionnel et à Nancy, la ville a adapté son mobilier urbain pour « signaler » au grand public les points de collecte. Metz, quant à elle, s’est spécialisée dans le développement de composteurs aux pieds des immeubles collectifs.

Dernier critère évalué dans le palmarès: l’usage des espaces verts comme levier d’attractivité. Pour l’UNEP, « Angers s’impose comme la véritable « capitale du paysage » en France, avec le festival Jardins d’Expression et la proximité du parc d’attraction Terra Botanica. Mais Nantes n’est pas en reste avec sa Biennale de la rose et Folie des Plantes, ou les Floralies à Nantes, sans parler du Jardin d’Horticulture à Reims.

Promotion Vegetal

A noter: la forme d’un parc est déterminante. « En longueur il sera considéré comme un simple lieu de passage et donc moins fréquenté ; au contraire s’il forme un cercle, il donnera l’illusion d’une véritable « chambre végétale » et verra sa cote monter », explique l’UNEP.

A 3 semaines des élections municipales…

En attendant, l’UNEP garde les pieds sur terre et sait à quel point l’investissement dédié à la création de nouveaux parcs et jardins reste faible en comparaison d’autres projets d’investissement (il représente en moyenne 1,2 % du budget des 50 plus grandes villes de France, avec une fourchette allant de 0,1%… à 5% à Angers).

Si le secteur représente près de 200 000 actifs et que les bénéfices des espaces paysagers en matière de lien social et de santé publique sont aujourd’hui incontestables, Catherine Muller estime que des efforts restent à fournir partout dans l’hexagone: « le regard et l’action de nos élus sur la fonction paysagère doit évoluer pour répondre aux problématiques de la cité du XXIème siècle ».

Chiffres Clefs UNEP

Rappelons que les Berlinois disposent chacun de 21 m2 d’espace vert en moyenne, et même 68 m2 pour les Madrilènes, alors que les Parisiens doivent se contenter de 14 m2 à peine… Mieux : à Stockholm 95% des habitants disposent d’un espace vert à moins de 300 m de chez eux !

Source : INEP/ lemonde.fr/anne-sophie novel

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