La diffusion du sondage CSA du 3 mars a provoqué quelques commentaires « acides » après l’annonce d’un résultat électoral qui ne n’est pas encore un.
Les critiques sont motivées par le fait de ne pas avoir clairement précisé que tout sondage (qui n’est qu’un choix à un moment donné), a une marge d’erreur qui peut être significative ( +/- 4 %, ce qui fait 8% entre les deux extrêmes) et, que l’incertitude est également un facteur de correction.
Bien sur, dans ce cas, la prudence et le sens de responsabilité voudraient qu’un point d’interrogation laisse planer un doute sur une certaine vérité !
Mais, quand le but recherché est celui de créer une dynamique mobilisatrice ou démobilisatrice (effet de band-wagoning en langage technique), certaines règles restent dans les tiroirs…
C’est donc avec un intérêt tout particulier que nous publions l’essentiel de ce rapport afin que nos lecteurs soient correctement informés pour être , ainsi, des électeurs totalement responsables.
Pour Frédéric Ganneval, co-fondateur de Artenice qui a réalisé cette étude : « A moins de trois semaines du premier tour des élections municipales, il est tentant d’interroger les électeurs sur les candidats qu’ils ont l’intention de choisir. Tentation d’autant plus séduisante que la campagne s’intensifie, que les équipes de campagne redoublent d’activité et que les sondages d’intentions de vote sont devenus des outils de dramatisation du débat politique.
Or, si les sondages, par leur régularité, participent à rendre plus visibles les élections municipales et communautaires à venir, rares sont ceux qui mettent en lumière la fragilité des intentions de vote et qui attestent de l’exercice périlleux visant à établir un ordre d’arrivée, voire à annoncer le vainqueur probable d’un combat qui n’a pas encore eu lieu (qui de plus est, au second tour).
Le risque ne réside pas tant dans le fait de s’instituer oracle d’une compétition encore à venir ou d’influencer les éventuels indécis, dont on voit bien ici qu’ils sont à la fois moins intéressés par la politique que le reste de la population et plus représentés chez les plus jeunes votants.
Le risque s’observe, plus sûrement, dans le tour de force visant à présenter comme stabilisés les choix politiques et donc à poser comme certaines des intentions dont on oublie de préciser qu’elles sont des « dispositions à… », non seulement incertaines et peu précises mais aussi déclarées dans des conditions particulières, bien éloignées de l’acte de vote en lui-même ».
Mobilisation des électeurs
Seuls 4 Niçois sur 10 inscrits sur les listes électorales déclarent avoir fait un choix définitif, 2 Niçois sur 10 ont fait un choix mais ce choix peut encore changer.
Près de 4 Niçois sur 10 déclarent ne pas avoir encore fait leur choix.
Aussi, rien n’est donc encore joué même si Christian Estrosi bénéficie d’une avance certaine sur les autres candidats. Parler d’une victoire dès le premier tour reste prématuré !
Cette analyse permet d’identifier les comportements des électorats Estrosi, Allemand et Peyrat de 2008 sans pour autant que l’intention de vote se reporte automatiquement en 2014 sur ces mêmes candidats:
53% des Niçois qui ont voté Christian Estrosi lors du second tour de l’élection municipale de 2008 sont aujourd’hui sûrs de leur choix. 40% des Niçois qui ont voté Patrick Allemand au second tour de l’élection municipale de 2008 n’ont pas encore choisi leur candidat. Les électeurs de Jacques Peyrat en 2008 sont globalement indécis. 1 sur 2 a fait un choix qui peut encore changer.
Qui sont les 20,1 % Niçois dont le choix peut encore changer?
Ils sont en plus forte proportion à avoir voté pour Patrick Allemand lors de l’élection municipale de 2008 (12%).
57% de ces électeurs déclarent être assez intéressés par cette prochaine élection, ils en parlent moins d’une fois par semaine (43%) et feront un choix définitif à la lecture des programmes défendus par les candidats (47%). Ils s’informent en plus forte proportion par les médias locaux (62%).
En plus forte proportion, ils attendent des candidats des propositions en matière de sécurité (77%), de propreté des rues (49%), de logements sociaux (26%) et de réhabilitation de certains quartiers (20%)
Ils sont en plus forte proportion à avoir obtenu un diplôme bac+2 (19%), à vivre en couple sans être mariés (17%), à être artisans (7%) et avoir entre 46 et 65 ans (36%).
Conclusion:
Christian Estrosi dispose d’une avance très confortable sur les autres candidats. A la lecture de ces résultats, il est assuré d’une place au second tour mais il est encore fantaisiste, voire malhonnête d’annoncer pour l’heure une victoire au premier tour.
Autre enseignement, les fourchettes des scores de Patrick Allemand & Marie-Christine Arnautu se chevauchent. Il n’y a pas d’écart significatif entre ces deux candidats
Merci à Artenice pour sa contribution !