La Française Cécile Hernandez-Cervellon a décroché l’argent vendredi, lors de l’épreuve de snowboard cross debout des Jeux paralympiques de Sotchi.
En finale, la Catalane ( licenciée au club niçois ANICES) termine à 9’88 » de la vainqueur, la néerlandaise Bibian Mentel-Speee. L’Américaine Amy Purdy s’adjuge la médaille de bronze. Il s’agit de la 6e médaille tricolore en Russie, la 3e en argent.
Les Jeux Olympiques ne sont pas finis ! Depuis le 7 Mars, ce sont les sportifs accusant un handicap qui ont pris la relève et s’affrontent en Russie, toujours à Sotchi. L’équipe de France est bien présente sur place avec ses 15 athlètes.
Parmi ces 15 français présents sur les bords de la Mer Noire, deux d’entre eux viennent de Nice et entrent en compétition dès demain à 7h du matin heure française. Cécile Hernandez-Cervellon et Patrice Barattero officient en parasnowboard et ont des chances de médailles !
Sébastien Filippini, président d’A.N.I.C.E.S, nous a accordé quelques minutes pour nous parler de son club, des jeux paralympiques et de ses sportifs présents sur place.
Nice Premium : L’équipe de France paralympique est composée de 15 participants pour ces jeux de Sotchi et 2 d’entre eux proviennent d’ANICES. En tant que président, cela doit être une véritable fierté pour vous ?
Sébastien Filippini : Oui, c’est une grande fierté, je suis heureux, je suis vraiment comblé. Après l’échec de Londres, où Benjamin Lantier (Vélo) qui était premier Français et deuxième mondial n’avait pas été sélectionné alors qu’il était premier français et deuxième mondial, c’est une belle revanche car ce ne sont pas un mais deux sportifs que nous envoyons aux Jeux. Patrice Barattero qui est chez nous depuis plusieurs années et il se bat depuis plus de 10 ans pour les prothèses et développer sa discipline, c’est un aboutissement pour lui. Quant à Cécile Hernandez-Cervellon qui est arrivé dernièrement, c’est la cerise sur le gâteau, elle a passé ses classification et vu son niveau elle a été sélectionné.
NP : C’est une première de voir des sportifs niçois à un tel niveau, est-ce une récompense d’un travail de fond effectué depuis des années ?
SF : Oui, c’est une première d’avoir deux sportifs qui représentent la ville de Nice, que ce soit aux jeux d’hiver ou d’été. J’en suis très heureux. En ce qui concerne le club, ça fait 7 ans que je l’ai créé et il y a eu énormément de travail de fait. On a développé le handisport comme il se doit sur Nice. Maintenant on est plus de 90 licenciés alors qu’on était 17 en 2007. Il y eu une belle progression, à la base le club n’était là que pour le Torball (ndlr : sport de ballon pour personne aveugle) puis on s’est développé dans plusieurs disciplines comme l’athlétisme, le snowboard, le vélo, etc. et on s’est bien adapté.
NP : Concrètement, qu’apporte ANICES aux sportifs présents aux JO ? Leur accordez-vous un statut tout particulier du fait de leur statut olympique ?
SF : Au niveau des sportifs, ma ligne a conduite a toujours été la même, que l’on soit sportif lambda ou de haut-niveau, c’est pareil pour tout le monde, je ne veux pas qu’il y ait de différences. C’est ce qui fait la bonne cohésion du groupe et la bonne entente entre tous. Nous, ce qu’on fait c’est que financièrement, on s’occupe de tous les déplacements, voiture, train, avion pris en charge par le club. Plus on attribue un forfait pour le week-end et on paye l’inscription à la compétition si c’est nécessaire. Tout ce qui est en dehors du forfait, c’est à la charge du sportif malheureusement.
NP : La compétition sera diffusée sur France 4, c’est une belle médiatisation pour les sportifs, les disciplines mais aussi pour les clubs comme le vôtre.
SF : Oui, sur France 4 à 7 heures du matin, heure française. Je remercie vraiment toute la presse qui a bien été présente pour nous ces derniers jours et qui a bien relayé l’information. C’est une grande satisfaction de pouvoir accorder aussi une place au paralympique comme au valides. C’est une satisfaction de voir le club à Nice mis en lumière mais le plus important c’est le sportif. C’est aussi important de sensibiliser le grand public, montrer aux personnes en situation de handicap que même sans jambe on peut faire du snowboard par exemple. Montrer que peut-importe le handicap, il y a toujours un moyen de faire du sport. Malgré ce que certain peuvent penser, c’est possible, il suffit de le vouloir.
NP : Pouvez-vous nous parler de la préparation de vos deux athlètes ?
SF : Ils ont été souvent sur Auron depuis décembre, ils ont fait divers stages à Serre-Chevalier et aux 2 Alpes. Ils ont fait des entrainements spécifiques, ils ont eu un coach sportif pour affuter le physique, ce qui est très important car c’est très intense. Une hygiène de vie au maximum bien sûr et les compétitions, il y a eu une manche de coupe du monde aux États-Unis, une au Canada, une manche de coupe d’Europe en Espagne aussi. Tout s’est enchainé pour être bien affuté.
NP : Quels sont les objectifs sportifs de Cécile Hernandez-Cervellon et Patrice Barattero ? Une médaille est-elle jouable ?
SF : Pour Cécile, la médaille est possible, elle vise une médaille. Elle l’a dit ouvertement, c’est important. Elle sait qu’elle a le potentiel et les capacités pour. La couleur on aura la réponse vendredi mais c’est très jouable. Pour Patrice, ça va être plus compliqué. Malheureusement, les catégories ne sont pas adaptées. Patrice est amputé fémoral (au-dessus du genou) et il court avec des personnes amputés du pied et qui ont donc toute leur partie mécanique du genou, ce qui les avantage grandement. Il sait très bien au fond de lui que ça va être compliqué mais comme je lui ai dit, dans la vie d’un sportif on sait jamais, un qui chute, un qui est fatigué et toi qui fais une grande course, on sait jamais !