En paraphrasant le tweet du président américain, Barack Obama après sa réélection, on peut résumer le résultat de ce deuxième tour des municipales de Nice en une large victoire de Christian Estrosi.
A dire la vérité, il n’y avait pas de suspens. Christian Estrosi (UMP, UDI, MPF, CNI), arrivé en tête avec 44,98% au premier tour, a augmenté de plus de trois points son résultat et, avec 48,62 % des suffrages, l’emporte avec bien plus du double des voix de son premier concurrent.
Deux bémols ont terni une si belle performance : En premier lieu, un modeste taux de participation de 53,4 %, juste au dessus de la ligne rouge de la majorité des voix exprimés par rapport aux électeurs inscrits. Le deuxième est d’avoir manqué de si peu (un peu plus d’un point), la majorité absolue.
Mais, finalement, celles-ci sont des considérations qui dureront juste l’espace d’un instant après une si longue campagne électorale qui avait commencé le 17 novembre dernier quand Christian Estrosi avait fait sa déclaration de candidature.
Depuis lors, le maire sortant et reconduit a mené une offensive tous azimuts, grâce à une « armada » à nulle autre pareille dans le territoire, à des réseaux associatifs bien huilés, à sa parfaire connaissance de la ville, et, surtout, avec un engagement personnel sans faille.
C’est donc un Christian Estrosi, à la fois fier et soulagé, qui a laisse éclater sa satisfaction, hier soir, face à la confiance que les niçoises et les niçois lui ont confirmé.
Comme toujours dans ces cas, le « nouveau » maire a fait preuve de générosité, envers ses nombreux colistiers, collaborateurs et fans qui l’ont accueilli dans une salle surchauffée, en les remerciant chaleureusement.
Christian Estrosi a également exprimé son » respect envers celles et ceux qui ne l’ont pas choisi et évoqué le fait que le Conseil Municipal soit lieu de confrontation et de débat ». C’est avec plaisir que nous avons entendu ces propos, en ayant le souvenir d’une gestion des conseils municipaux et métropolitains parfois à la limite de l’autoritarisme et du discrédit des oppositions.
La liste du Maire a donc obtenu 52 places au Conseil Municipal (+ 3 par rapport à 2008) : Cette très confortable majorité permettra la mise en application des propositions du projet de candidature. Car, de nouveaux choix sont à présent à faire avec les délégations que Christian Estrosi devra dévoiler dans un futur proche et dont qui auront comme premier critère, nous l’espérons, la compétence et la capacité plus que que la fidélité. En faisant référence au traditionnel appétit des seconds couteaux à l’occasion de la distribution du pouvoir réel et des signes du pouvoir, il est facile d’imaginer que cette page du second chapitre sera plus difficile à écrire que celle de sa ré-élection..
Pour compléter cette analyse, on se doit se dire que la surprise vient peut-être du classement des autres candidats.
C’est la future député européenne Marie-Christine Arnautu (FN, RBM), qui place le parti de Marine Le Pen à la tête de l’opposition à Nice en dépassant la barre des 20 %. Un résultat plus que satisfaisant pour une liste qui a surfé sur la traditionnelle implantation locale d’un électorat idéologiquement d’ extrême droite mais qui avait une tête de liste certes bien préparée mais… parachutée !
Le PS de Patrick Allemand, lui, a subi une lourde défaite : Au delà de l’impact négatif du contexte national , quand on perd la quasi-moitié des voix de 2008, on a le devoir de se poser des questions. Et ce, au delà du choix tactique (bon ou mauvais ?) de ne pas ouvrir la liste au Front de Gauche.
Enfin, la meilleure note, après celle du vainqueur, va à la liste d’Olivier Bettati (et de ses deux bras droit et gauche, Benoît Kandel et Marc Concas) qui, en trois mois, ont réussi à monter une liste dissidente à Nice, dans une ville maitrisée par le pouvoir en place, et prendre les voix pour figurer au deuxième tour en augmentant de plus de deux points le résultat du premier tour… Il fallait le faire !
Et, on peut parier que l’opposition la plus efficace à la majorité municipale et à son maire viendra de ce mouvement qui s’inscrit à présent sur le moyen terme et pourra devenir le « refugium pecatorum » des déçus du système Estrosi.
Résultats définitifs
Christian Estrosi 48,62% devance MC Arnautu (FN) 21,11%, Patrick Allemand (PS) 17,85% et Olivier Bettati (SE) 12,43%